Par Enid Slack et Tomas Hachard
Cet article d'opinion a été publié à l'origine dans le Toronto Star le 6 avril 2020.
La propagation du COVID-19 dans le monde entier a placé les villes en première ligne de la riposte. Cependant, alors que les villes continuent d'annoncer de nouvelles mesures pour lutter contre la crise, les coûts financiers deviennent évidents.
La semaine dernière, la ville de Toronto a annoncé qu'elle était confrontée à des pressions financières hebdomadaires de 65 millions de dollars. D'autres villes de l'Ontario et des agences de transport en commun de tout le pays annoncent également des déficits.
Cette situation présente un risque important pour les municipalités. Contrairement au gouvernement provincial, les municipalités ne peuvent pas accuser de déficit de fonctionnement. Le manque de recettes les oblige à augmenter les impôts ou à réduire les services.
Le gouvernement de l'Ontario a annoncé 250 millions de dollars pour aider les municipalités à couvrir les coûts de la santé publique et des services sociaux. Il faudra probablement aller plus loin.
La province devrait discuter avec les municipalités de l'Ontario pour déterminer une façon de combler les manques à gagner des municipalités. La province pourrait permettre aux municipalités d'enregistrer des déficits d'exploitation temporaires, mais cela nécessiterait une législation et pourrait avoir des conséquences négatives à long terme. La solution la plus simple à court terme est que la province couvre les déficits par des transferts aux municipalités.
Dans le même temps, les provinces et les municipalités doivent se préparer à un dialogue à plus long terme sur la manière de renforcer la santé financière des municipalités et les services publics à l'avenir.
Au sortir de cette crise, le moment serait bien choisi, par exemple, pour que la province et les municipalités travaillent ensemble à clarifier les responsabilités en matière de santé publique et de services sociaux, qui ont été au cœur de la réponse au COVID-19.