Le premier état d'urgence au Canada a été déclaré par un maire - Naheed Nenshi, de Calgary, le 15 mars - et non par un premier ministre. L'état d'urgence ayant été déclaré dans la majorité des villes canadiennes, les maires disposent de plus de pouvoirs que dans des circonstances normales, pouvoirs qu'ils exercent de diverses manières.
Le maire de Windsor, Drew Dilkins, a ordonné la fermeture de deux centres commerciaux et l'interruption temporaire des services de transport en commun de Windsor (une décision qui a suscité de nombreuses protestations locales). Le maire de Huron-Kinloss, Mitch Twolan, a ordonné que les services d'eau soient coupés aux résidents saisonniers afin d'éviter qu'un afflux de propriétaires de chalets ne submerge le système de santé de la région rurale. Le maire de Vancouver, Kennedy Stewart, a mis en place un système public d'approvisionnement en médicaments sûrs pour les personnes souffrant de toxicomanie.
On dit souvent que les dirigeants locaux sont "les plus proches de la population" et qu'ils sont bien placés pour comprendre les besoins uniques de leur ville. Les maires et les responsables locaux de tout le Canada ont réagi rapidement à la propagation du COVID-19, en adoptant des approches différentes d'un océan à l'autre.
Au milieu de cette effervescence, d'importantes questions urbaines sont désormais au centre de l'attention : les maires et les responsables locaux ont-ils le pouvoir et les ressources nécessaires pour gérer une crise de cette ampleur, en particulier si l'impact s'étend sur plusieurs mois ? Comment les administrations municipales, auxquelles la loi interdit d'enregistrer des déficits, peuvent-elles gérer l'impact financier d'un service de transport gratuit, par exemple, tout en subissant une réduction considérable de leurs recettes fiscales (un impact que la ville de Toronto a estimé à 65 millions de dollars par semaine) ? Quel sera l'impact persistant de cette pandémie sur la gouvernance locale, les espaces publics, les services publics et les villes elles-mêmes ?