Perspectives des praticiens autochtones sur la construction des villes

Avec Eladia Smoke, architecte principale, Smoke Architecture, maître de conférences à l'école d'architecture McEwen de l'Université Laurentienne ; Tonii Lerat, planificateur communautaire chez Urban Systems, et membre du conseil d'administration de l'Institut canadien des urbanistes ; Lorna Crowshoe, stratège des questions autochtones à la ville de Calgary et membre du conseil d'administration du Trust national du Canada ; Danilo Caron, EIT, et coordonnateur de l'engagement des étudiants autochtones aux services d'ingénierie de l'Université de la Colombie-Britannique ; et Naomi Ratte, étudiante en architecture du paysage à l'Université du Manitoba, et corédactrice de Voices of the Land : Indigenous Design and Planning from the Prairies. Animé par Hunter Cardinal, cofondateur et directeur de Story, Naheyawin. Basé à Edmonton, en Alberta, Hunter est membre de la Première nation crie de Sucker Creek.

5 Les clés
à retenir

Un tour d'horizon des idées, thèmes et citations les plus convaincants de cette conversation franche.

S'engager tôt, souvent et tout au long du processus

Pour cultiver des relations positives avec les communautés indigènes, les urbanistes doivent s'engager en permanence. Cet engagement doit être sincère et honnête tout au long du processus. Lorsqu'ils planifient avec les communautés indigènes, les urbanistes doivent créer des plans réalisables et axés sur les résultats. Ces plans doivent être authentiques pour la communauté avec laquelle le bâtisseur travaille.

Les Canadiens doivent comprendre la signification des terres ancestrales

Lorsque l'on travaille sur des projets dans des territoires protégés par un traité, il est important de se souvenir des relations étroites que les peuples autochtones entretiennent avec leurs ancêtres et avec la terre. Les urbanistes, les promoteurs et les architectes doivent travailler avec les gardiens des savoirs traditionnels et honorer les ancêtres indigènes lorsqu'ils apportent des modifications à ces terres.

Nous devons construire en nous appuyant sur les perspectives autochtones

Les pratiques professionnelles devraient inclure la sagesse, les valeurs et la culture des communautés indigènes. Cette inclusion dans les pratiques de construction des villes peut encourager et attirer davantage de jeunes autochtones vers ces professions. Au fil du temps, les étudiants en perspective commenceront à se voir eux-mêmes et à voir leurs valeurs représentées dans les paysages qui les entourent.

Les institutions doivent être tenues pour responsables

L'éducation est de la plus haute importance pour parvenir à la vérité et à la réconciliation. Nos institutions sont chargées d'enseigner et de dispenser cette éducation. Les institutions doivent avoir la volonté et le désir de demander le soutien des éducateurs indigènes pour créer une éducation équilibrée.

Travailler à l'élaboration d'une identité commune

Le décalage entre les perspectives autochtones et les pratiques professionnelles en matière de construction urbaine provient de la sublimation de la culture autochtone. La consultation, l'engagement et l'écoute active des peuples autochtones peuvent conduire à une visibilité accrue des autochtones dans la construction des villes. Les espaces deviendront plus agréables et régénérateurs tout en créant une identité commune.

 

Panel complet
Transcription

Note aux lecteurs : Cette session vidéo a été transcrite à l'aide d'un logiciel de transcription automatique. Une révision manuelle a été effectuée afin d'améliorer la lisibilité et la clarté. Les questions ou préoccupations concernant la transcription peuvent être adressées à events@canurb.org en indiquant "transcription" dans la ligne d'objet.

Selena Zhang [00:00:54] Bonjour à tous, bienvenue. Je m'appelle Selena Zhang et je suis directrice principale des initiatives stratégiques et des partenariats à l'Institut urbain du Canada. J'aimerais vous souhaiter la bienvenue à la séance de discussion d'aujourd'hui sur les perspectives des praticiens autochtones en matière de construction urbaine. L'IUC est très heureux de s'associer à nos collègues de l'Institut canadien des urbanistes, de l'Association des architectes paysagistes du Canada, d'Ingénieurs Canada, du Trust national du Canada, de l'Institut royal d'architecture du Canada, de l'Urban Development Institute et de l'Urban Land Institute pour organiser cet événement. Nous disposons d'un groupe de partenaires formidables et je tiens à les remercier tous chaleureusement pour le travail continu qu'ils ont accompli dans le cadre de ce projet. Aujourd'hui, j'appelle de Toronto, qui est le territoire traditionnel de nombreuses nations, dont les Mississaugas du Crédit, les Annishnabec, les Chippewa, les Haudenasaunee et les Wendat. Toronto est couverte par le traité 13, signé avec les Mississaugas du Crédit, et le traité Williams, signé avec plusieurs nations Annishnabec. Je remercie tout le monde d'être venu. Cette session a suscité un intérêt considérable : plus d'un millier de personnes de tout le pays se sont inscrites. Beaucoup d'entre vous sont déjà présents. Je sais que d'autres vont arriver au fur et à mesure que les minutes passent. Je vous remercie d'avoir choisi de consacrer un peu de votre temps à cette journée nationale des populations autochtones. Je ne peux parler qu'en mon nom, en tant que colon de première génération et membre d'une des nombreuses organisations gérées par des colons dans ce pays. Dans un pays façonné par le colonialisme et marqué par une histoire de traités rompus, dans un pays dont les villes ont été construites par des bâtisseurs de villes qui ont créé des héritages physiques et sociaux d'exclusion de différentes manières dans les paysages de nos communautés, je sais que j'ai beaucoup à apprendre. Je sais que j'ai beaucoup à apprendre. Je sais que mon organisation a beaucoup à apprendre. Et je me rappelle chaque jour que la réconciliation est une pratique quotidienne, qu'elle doit aller au-delà d'un simple moment de reconnaissance pour devenir une conversation et une pratique permanentes. Et je sais que c'est aussi la raison pour laquelle beaucoup d'entre vous sont ici avec nous aujourd'hui. Je sais que c'est aussi la raison pour laquelle vous êtes si nombreux à être ici aujourd'hui, pour écouter ce grand groupe de personnes s'interroger sur ce à quoi cela ressemble et pour entendre les praticiens indigènes parler de leurs points de vue sur nos disciplines. Nous allons donc passer une excellente heure d'écoute, d'apprentissage et de réflexion. Un peu d'ordre intérieur. Avant de commencer, n'hésitez pas à entrer dans le chat et à nous dire d'où vous appelez. Mettez votre bascule sur tous les panélistes et participants afin que tout le monde puisse voir vos remarques maintenant et tout au long de la session. Et si vous savez sur quel territoire vous vous trouvez, n'hésitez pas à faire votre propre reconnaissance de territoire. La session d'aujourd'hui comporte de nombreux sous-titres codés, qui sont automatiquement activés au bas de votre écran si vous souhaitez les désactiver. Il y a un bouton au bas de votre écran qui vous permet de le désactiver. La session est également enregistrée. Donc, si vous avez besoin de quitter la séance plus tôt que prévu ou, vous savez, si quelqu'un voulait vraiment être ici ou qui aurait dû être ici et qui veut envoyer cet événement après coup, vous pourrez le voir sur notre site Web à CityTalkCanada.ca. Cela suffit pour moi. Permettez-moi de passer le relais à ceux que vous êtes venus voir. Je suis très heureux que la séance soit animée par notre ami d'Edmonton, Hunter Cardinal. Hunter est une personne extraordinaire. C'est un acteur. C'est un architecte indigène Mith. Il est cofondateur et directeur de l'histoire à Naheyawin. Il a également été reconnu comme le meilleur acteur d'Edmonton et a figuré dans le top 40 under 40 d'Edmonton. C'est donc un homme aux multiples compétences, aux multiples talents et aux multiples histoires. Hunter, je vous laisse la parole.

 

Hunter Cardinal [00:04:47] Amazing. Thank you so much for that very kind introduction. I’m really honored to be here. Thank you all so much for having me and making space for us to share some some time with you all this morning. Just a quick little background about me. I’m calling in from Edmonton on treaty 6 territory, as well as a Metis nation of Alberta’s region 4. But my family on my dad’s side, we’re Sergei Winlock, which means woodland creature from the Sucker Creek Cree First Nation Up and Treaty 8 represent. And also on my mum’s side, we are Polish and French Jews by way of New York. So, I’m really fortunate to have those histories and tasty foods with me in my life. So, what I thought we would do to kind of begin in a good way is I thought that I would invite you all to partake in a digital smudge. So, this isn’t mandatory. So, for those who who want to perhaps take a little stretch or set yourself in whatever way is comfortable for you, feel free to go and do that. What I’ll do is I’ll explain a little bit about what smudging is, how to do it, and then I’ll lead us in a brief prayer. Now, before you go any further, this is just what I’ve been taught, there’s so many different ways to smudge, but essentially why we so much I’ve been taught that we smudge to cleanse ourselves, to seal out that negativity and seal in the positivity in our lives. I’ve also been told that we smudge to intention to remind ourselves of what we’re here to do, why we’re doing it, and also what are the values that we wish to have kind of guiding us and what we’re doing. I’ve also been told once again that we smudge to call in our ancestors, those on the other side, to come sit with us and the creator as well to help guide the work that we’re doing. So, it’s done from a good from a good place, from that same place of who we are at our best. So, how much that’s going to differ. There are so many different ways to smudge. It’s going to differ by family culture as well as environment. So, some use certain medicines. Some ask you to take off your jewelery. Some asked you to stand as well. What I’ve been taught is that sincerity is the highest form of prayer. So if you’re coming to this from a good place with really good intentions, you’re good to go. It doesn’t matter really what it looks like As well, I’ve also been told that your jewelry and your glasses, that they’re part of who you are so you can feel free to keep them on while you’re smudging. I’ve also been told that you should use what you have around you to connect in your own way. And that’s particularly important as we’re gathering online instead instead of in person. And the elder that we work with very often, Francis Whiskey Jack directed us for how to do this virtually. So, I’m really honored to be sharing that with you all. And yeah. So, what it’s going to look like and I’m getting a bit excited, is I’m going to be burning this sage right here, as you can see. And what you’re going to see is in a moment, there’s going to be some smoke coming up. Now, that smoke is that symbolic cleansing that we want to use. And it’s also our connection to the creator and to all things. And it’s also been said that our thoughts and our prayers go up with that smoke to the creator, and that’s how they’re able to hear us. So, what we’re going to be doing is we’re going to be taking that digital smudge, that smoke, and we’re going to bring that clarity to different parts of ourselves that need it. So, what I’ve been taught is I like to typically take off my glasses and kind of give them a nice smudge. And then what I do is I bring that clarity to my eyes so I can see good things, my ears, so I can hear good words and good thoughts, my mouth, so I can speak good words and good thoughts, because it’s a very powerful medicine, our words and what we say. I also bring it to my heart to remind myself to be open to everyone around me. Sometimes if I’m feeling it, I’ll put it over my legs, make sure that I’m on the right path in life. And then especially lately, I’ve been bringing it over myself to kind of finish really asking for that mental health and wellbeing. So, what I’ll do is I will show you all once again when it’s lit well, and then I will then hold it up to the camera for you all to pretend as if I’m right across from you. You can kind of take that smudge and just kind of go and do whatever feels right to you. There’s no wrong way to do this, as I’ve been taught. So if you feel like, you know, I don’t remember all the different things that Hunter just said, don’t worry about it. If you’re coming at it from that sincere place, you’re good to go. So I will light this. I’m using a lighter today. Sometimes I use matches. Some folks say use one or the other. I’ve been told that it doesn’t matter. So that’s what I’m doing. So. Great.  And that’s how I do it now, I’m going to hold it up to the camera so everyone at home can smudge. And we’ll just take a moment and you do what feels right. Wonderful. I thank you, everyone, for taking part in that for those that joined us right now. I’ll just close this off by saying a brief prayer just to intention set. And I encourage everyone to pray in their own way. Whatever’s comfortable for you, you don’t have to participate. So if you need to stretch, get some water, put a cat, go ahead and do that. I want to call in our ancestors, all of our ancestors, those on the other side, to come sit with us today as we listen and learn and share in a good way with our hearts and our minds open as we dream of a better future. I also want to call in that spirit and intent of our original treaties as indigenous and non-indigenous people and that spirit of peace, friendship and understanding. That’s to guide our actions together, always reminding us to make room for each other and continue growing in a good way as we continue down this river of life and as we’re walking towards being and becoming better people together, Hiy Hiy amazing. All right, I’m so excited to begin our time together. So, without further ado, I’d like to invite all of our panelists to turn on the cameras unmute yourselves so you can meet this wonderful audience that we have here today so you can all take the time to. Yeah, there we go. Amazing. OK, this is so great. I’m going to ask you all to take turns, introducing yourself, sharing a little bit about who you are, who you’re from as well. How does your work contribute to city building? So I will start with because I have the power of moderation. So I’m going to begin with Eladia. Would you like to introduce yourself? And then after Eladia, I will go to Danilo.

 

Eladia Smoke [00:13:00] Bonjour, *parle dans ta propre langue* Je suis Lady of Smoke, architecte principale de smoke architecture, vraiment ravie de travailler avec une équipe dans mon cabinet qui est principalement composée, entièrement composée de femmes et principalement composée de femmes indigènes. Et nous pensons que des temps passionnants nous attendent, car nous voyons tant de nouveaux projets qui invitent à des perspectives qui ont été tellement sublimées dans la culture canadienne, ces identités qui ont été construites au cours de millénaires d'occupation du territoire. Je vous rejoins donc aujourd'hui de Swakomok, qui se trouve à Sudbury, dans la région couverte par le traité Robinson Huron. Il se trouve que je suis ici aujourd'hui parce que j'aide un ami. Normalement, je suis à Hamilton, en Ontario, qui se trouve également sur le territoire d'Annishnabec, mais aussi près des Haudenasaunee et des Wendat. C'est donc là que je suis normalement. Bonjour et bon après-midi à tous. Je suis heureux d'être ici.

 

Hunter Cardinal [00:14:14] Incroyable. Je vous remercie. Danilo, c'est à vous que nous allons nous adresser maintenant. Et après Danilo, nous passerons à Naomi.

 

Danilo Caron [00:14:24] Drew up pour discuter de ce qui a été dans l'effondrement total à Cuba, deuxième, Mark Annishnabec, Premières Nations, Inuit et Métis Chigwedere Vancouver Nimmy, qui Wendell Gennie connu or mump donner un géant. Bonjour, je m'appelle Danilo. Je suis membre de la deuxième nation Mark Annishnabec et je vis actuellement à Vancouver. Je suis très, très heureux d'être ici aujourd'hui, de parler du territoire muscarinique, traditionnel, ancestral et non cédé et d'expliquer un peu le travail que je fais. J'ai la chance de pouvoir porter plusieurs casquettes. L'une d'entre elles concerne la faculté des sciences appliquées de l'UBC, qui soutient les étudiants autochtones en ingénierie. J'ai récemment obtenu mon diplôme dans le cadre de ce programme. Je prépare actuellement un master en génie civil et, en tant que nouvel ingénieur, je m'occupe d'ingénierie et de formation. J'ai beaucoup de chance que l'on m'ait demandé et que l'on m'ait fait venir pour apporter mon point de vue indigène au travail que nous effectuons sur un projet spécifique. J'ai donc la chance de pouvoir combiner certaines de mes passions culturelles avec le travail que je fais.

 

Hunter Cardinal [00:15:42] Fantastique. Merci beaucoup, Naomi, je vous laisse la parole et nous passerons ensuite à Lorna.

 

Naomi Ratte [00:15:50] Merci beaucoup. Je suis ravie d'être ici aujourd'hui. Je m'appelle Naomi Ratte. J'appelle du Traité 1, ici dans la patrie de la nation métisse, et je porte plusieurs chapeaux différents. Je suis actuellement étudiante en maîtrise d'architecture paysagère à l'Université du Manitoba. Mon stage est axé sur l'histoire du titre, Lost Nature, qui visualise Annishnabec, Foodways from St. Peter's Teguest. Peter's Teguest. Je travaille avec ma communauté sur la compréhension des liens avec la terre à travers le prisme de l'alimentation et de la sécurité alimentaire. C'est un voyage passionnant et compliqué que je poursuis, et nous verrons bien où il me mènera. Mais je suis reconnaissante pour toutes les leçons que j'ai apprises jusqu'à présent. Je suis également cofondatrice de l'association des étudiants autochtones en design et en planification. Nous avons récemment publié un livre intitulé Voices of the Land, dont nous sommes très fiers. On nous a donné beaucoup d'espace et beaucoup de communautés de concepteurs pour discuter du travail que nous avons fait. J'espère donc pouvoir en parler plus tard dans la journée. Je suis également membre du comité consultatif sur la réconciliation de l'AAPC. Pour ce qui est de mon travail, je suis chercheur technique et stagiaire en architecture du paysage au sein du NVision insight group, une société de conseil autochtone ayant des bureaux à Ottawa et à Iqaluit.

 

Hunter Cardinal [00:17:20] Incroyable. Merci beaucoup, Naomi va passer à Lorna et pour conclure, je vais passer à Tony.

 

Lorna Crowshoe [00:17:28] L'économie ne peut pas nier qu'elle est mauvaise. Bonjour, je m'appelle Lauren Crowshoe. Je suis membre de la Confédération des Pieds-Noirs du sud de l'Alberta et je suis très heureuse d'être ici. Je voudrais commencer par remercier Hunter et Hunter pour la prière et la bénédiction de ce matin, ainsi que pour la reconnaissance de nos ancêtres, car il est très important que nous comprenions, en tant que Canadiens autochtones, mais aussi en tant que Canadiens non autochtones, ce que signifient les terres ancestrales. Nous oublions parfois que les peuples indigènes entretiennent toujours des relations étroites avec leurs ancêtres, en particulier lorsqu'ils sont sur la terre. La première chose que j'ai apprise en travaillant avec nos gardiens du savoir traditionnel, c'est que nous honorons nos ancêtres. C'est donc important lorsque nous travaillons avec des promoteurs, des planificateurs ou des architectes, quels qu'ils soient. Je pense qu'il est important qu'ils comprennent que la plupart des villes canadiennes sont construites sur des terres ancestrales, mais que nous sommes aussi des gens de métier et que les membres des communautés visées par les traités doivent comprendre ce que cela signifie. Je suis donc très conscient de cela. Lorsque nous travaillons avec des monuments indigènes, lorsque nous travaillons sur le paysage, lorsque nous travaillons avec nos histoires de création et aussi nos histoires, par exemple, nous utilisons le terme Napi dans nos communautés indigènes du sud de l'Alberta. Il s'agit donc d'histoires de filous. Toutes ces histoires combinées ont trait à la terre ancestrale. Nous ne pouvons donc pas oublier cette relation. Et ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses relations que nous entretenons avec la terre. Je vous en remercie.

 

Hunter Cardinal [00:19:45] Bonjour, c'est un plaisir. Je vous remercie de votre attention. Nous allons maintenant passer à Tony, puis nous nous plongerons dans notre discussion.

 

Toni Lerat [00:19:55] Bonjour. Je m'appelle Tony Lerat, je suis planificateur communautaire. Je viens de la Première nation de Cowessess, qui fait partie du territoire visé par le traité no 4, dans le sud-est de la Saskatchewan. J'ai déménagé à Saskatoon pour aller à l'université il y a environ 14 ans. Je continue donc à vivre et à travailler dans le territoire visé par le traité 6, ici à Saskatoon. J'ai un diplôme en planification régionale et urbaine. Cependant, mon travail consiste principalement à soutenir les communautés autochtones et à travailler avec elles pour élaborer des stratégies et des plans de développement communautaire. Et le travail que je fais se situe souvent entre les communautés rurales et urbaines, parce que souvent les communautés avec lesquelles je travaille, 50 pour cent ou plus de leur communauté vivent dans des centres urbains, et donc le type de développement communautaire qui m'enthousiasme n'est pas seulement défini par les limites d'une ville ou d'une communauté de réserve, c'est un peu plus large. Il s'agit d'un champ d'action beaucoup plus vaste. Je suis donc enthousiaste. Je suis enthousiaste à l'idée d'en parler dans le cadre de la construction d'une ville. Mais je pense que nous pouvons souvent sortir de cette bulle assez facilement lorsque nous parlons de la communauté et des objectifs qui en découlent.

 

Hunter Cardinal [00:21:16] Absolument. D'accord, alors plongeons dans le vif du sujet. La première question que j'ai pour vous tous ici, et nous n'aurons probablement pas le temps pour tout le monde d'y répondre. Donc, si quelqu'un est particulièrement intéressé pour répondre à cette question. N'hésitez pas à le faire. Donc, sans ordre particulier. Mais comment intégrez-vous les idées indigènes dans votre travail ? Il peut s'agir d'un niveau très élevé, comme les valeurs directrices, ou même de quelque chose d'intangible, comme la façon dont vous abordez les engagements ou même dont vous commencez votre journée. Je vais donc donner la parole à nos panélistes si vous souhaitez partager vos expériences et nous pourrons ainsi lancer le débat.

 

Lorna Crowshoe [00:22:00] Je vais commencer. Dans le cadre de mon travail à la ville de Calgary, nous avons entamé la discussion sur les questions d'importance historique et les questions d'importance contemporaine. Je pense que c'est une façon d'ouvrir la discussion avec les non-autochtones en leur montrant ce qu'étaient nos ancêtres sur la terre avant les traités. Et je pense que les questions d'importance contemporaine correspondent à la manière dont les choses ont changé au fil du temps, de sorte que nous pouvons commencer à avoir ces discussions sur des questions vraiment contemporaines. Il y a une grande différence entre les deux. Les questions d'importance historique, encore une fois, prennent en compte le fait que nous travaillons avec des gardiens du savoir traditionnel, qui ont une relation avec la terre. Ainsi, avant tout développement, ils procèdent à des cérémonies sur la terre et ces cérémonies sont très significatives parce qu'ils s'excusent auprès de la Terre mère avant tout développement. Les questions d'importance contemporaine sont les suivantes : comment honorer ce monument indigène qui était vraiment important pour la subsistance de la région avant le contact. Je pense donc que lorsque nous commençons à mettre en place ce type d'activités, nous commençons à comprendre qu'il existe des protocoles avec lesquels nous travaillons, avec les gardiens du savoir indigène, mais aussi des protocoles avec lesquels nous travaillons sur la terre. Nous avons donc des relations, des relations très étroites avec la terre en tant qu'entité, en tant que source vivante. Je pense donc que ces éléments sont très importants pour nous, alors que nous nous dirigeons vers des choses comme le domaine de la réconciliation. Je voulais donc simplement ajouter cette paix. Je vous remercie.

 

Hunter Cardinal [00:24:09] Absolument pas. C'est merveilleux. Quelqu'un d'autre veut-il nous dire comment il s'y prend pour intégrer la perspective ou les idées autochtones dans son travail ?

 

Toni Lerat [00:24:22] Je peux vous parler brièvement du travail que je fais souvent, et j'en suis très reconnaissante. J'ai l'occasion d'aller directement dans les communautés, rurales et urbaines, et de discuter directement avec les citoyens des nations de ce qui les affecte actuellement et de la façon dont ils espèrent voir leur communauté se développer, ainsi que des impacts et des résultats qu'ils aimeraient voir pour eux-mêmes et pour leurs familles. Et j'ai la tâche extraordinaire de travailler avec eux, d'amplifier ces aspirations et de créer une feuille de route. Mon travail est donc souvent très spécifique à chaque nation, et je suis très reconnaissante, à chaque fois que je discute avec une communauté, de pouvoir participer à ce dialogue et d'amplifier ces appels.

 

Hunter Cardinal [00:25:12] Tout à fait, tout à fait. C'est merveilleux. Et je suis curieux de savoir si vous pouvez répondre à notre première question qui m'intéresse vraiment : quelles sont les choses importantes que vous gardez à l'esprit lorsque vous vous engagez auprès de ces communautés ? Et qu'espérez-vous généralement que d'autres organisations se concentrent sur l'engagement des communautés dans un travail similaire ? Je pense que c'est très important. Je suis curieux de savoir comment vous vous y prenez pour mener à bien ces conversations.

 

Toni Lerat [00:25:42] Oui, j'adore les appâts à clics, et j'aimerais que ce soit comme un buzz feed, comme le top dix des choses à faire, non je n'ai pas pu, je n'ai pas pu créer assez de temps pour créer ce grand article, mais je l'ai réduit à quelques uns. Je pense que la première chose à faire est d'être curieux mais humble, de prendre le temps de s'informer au niveau national et local sur le contexte historique et actuel auquel les communautés sont confrontées. Comme l'a mentionné Lorna, il s'agit de choses différentes, mais intégrées. Et je me sens tellement chanceuse d'être en vie aujourd'hui avec les médias sociaux et tant de grands artistes indigènes et de gardiens du savoir qui développent gracieusement tout un tas de documents. Il est donc très important de prendre le temps d'apprendre à connaître l'espace et les problèmes auxquels les communautés sont confrontées. Et je pense aussi qu'il est important de comprendre d'où vous venez. C'est vrai ? Quelle est votre histoire lorsque vous travaillez avec ces communautés ? L'autre chose que j'aime beaucoup, c'est que j'ai appris ce terme il y a quelques mois. Je travaillais avec un chef dans le sud de la Saskatchewan. Souvent, on parle de renforcer les capacités et la communauté, ce qui est une bonne chose. Mais il m'a dit : "Écoutez, cela suppose que nous n'avons pas de capacités dans nos communautés. Ce qu'il faut faire, c'est renforcer ces capacités. Ces capacités existent. Nous devons l'amplifier. Nous devons l'élever. Et nous avons besoin d'un apprentissage réciproque. Nous enseignons quelque chose, mais nous avons aussi la possibilité d'apprendre de la communauté. Et d'une manière très spécifique, cela signifie qu'il faut embaucher des entreprises locales, créer des postes dans vos projets qui sont rémunérés pour permettre à quelqu'un d'effectuer un stage d'observation. Faites-le si souvent et si bien que vous vous retrouverez au chômage. Je travaille dans le domaine du conseil. Et je me dis souvent que si je ne fais pas assez bien mon travail, je dois être capable de penser à la façon dont ce travail se poursuit sans moi. Il est donc très important de se mettre au travail et de renforcer les capacités locales. Et le dernier point que je souhaite vraiment mettre en avant est le fait d'être pratique et axé sur les résultats. Il m'arrive souvent de me mettre en colère en tant que combattant, car je ne veux pas que mes clients restent sur une étagère. Est-ce que la communauté essaie de rester sur une étagère et de prendre la poussière si la chose la plus pratique est une page de haut niveau pour faire ce qu'il faut ? Et c'est ce qu'il y a de plus réalisable pour la communauté, en s'assurant qu'elle se concentre sur les résultats. Je crois vraiment, sincèrement que nos communautés savent ce dont elles ont besoin. Elles ont juste besoin d'aide pour les définir. C'est vrai. Il faut donc veiller à ce que les résultats soient ciblés et authentiques pour la communauté. Vous n'arrivez pas avec toutes les réponses. Vous êtes en fait là pour aider à partager certains outils. Et si ces outils n'ont pas le courage de les démonter et de créer quelque chose de nouveau, c'est un peu comme un endroit amusant où nous pouvons travailler et où nous n'essayons pas de reproduire la façon dont cela a été fait. Nous essayons de créer quelque chose de nouveau. Il faut donc avoir le courage de le faire, et ce sont là les trois choses les plus importantes.

 

Hunter Cardinal [00:28:56] C'est formidable. Je voulais développer le premier point, Tonii, et j'ai souvent une question à vous poser. C'est pour les gens qui veulent s'engager avec les communautés indigènes et qui sont dans la phase de préparation quatre avant de commencer à s'engager et qui font de la recherche et d'autres choses comme ça. Avez-vous des conseils ou des indications pour savoir quand ils ont fait assez de recherches ou ce qui est suffisant, y a-t-il quelque chose qui vous donne l'impression d'être dans votre travail ? Par exemple, je me sens suffisamment confiant pour m'engager d'une bonne manière après avoir suivi le processus d'apprentissage de la personne avec laquelle je m'engage.

 

Tonii Lerat [00:29:34] Je ne sais pas si c'est la bonne réponse, mais la première chose qui me vient à l'esprit, c'est souvent l'établissement de relations, c'est-à-dire littéralement avoir une conversation et plusieurs conversations avec les personnes avec lesquelles on veut s'engager tôt, souvent et tout au long. Cette réponse commence à s'imposer d'elle-même. Il ne faut pas s'isoler, on devient fou. Je pense que si vous restez assis et que vous vous inquiétez de toutes les éventualités. Mais en fin de compte, nous sommes des êtres humains qui essaient de nouer des relations les uns avec les autres. Et je pense que si nous l'abordons de cette manière, et j'ai adoré votre remarque au début sur la sincérité, comme si nous étions sincères, honnêtes et humbles à ce sujet, je pense que ces réponses commencent.

 

Hunter Cardinal [00:30:16] Génial, merci beaucoup Tonii. Lorna, vous avez dirigé l'élaboration de politiques assez incroyables à Calgary, par exemple, la ville de Calgary, la politique autochtone et le cadre de politique autochtone. Alors, vous savez, d'après l'expérience que vous avez acquise en dirigeant le rapport White Goose Flying, qui est, pour ceux qui ne le connaissent peut-être pas, le chemin parcouru par la ville de Calgary vers la réconciliation, que conseillez-vous aux municipalités qui veulent prendre des mesures et des actions significatives pour redresser les relations avec les peuples indigènes et même s'appuyer sur leur capacité à susciter un changement durable ? Les décideurs politiques ont-ils ce qui vous enthousiasme personnellement à cet égard ?

 

Lorna Crowshoe [00:31:06] Je pense que l'éducation est très importante. Si nous ne pouvons pas aider à soutenir, et cela fait aussi partie du renforcement des capacités, si nous ne pouvons pas aider nos institutions à apprendre et à éduquer, nous sommes en quelque sorte une partie de l'obstacle. Si nous ne pouvons pas soutenir nos institutions pour qu'elles apprennent et éduquent, alors nous sommes en quelque sorte une partie de l'obstacle. Nous ne pouvons pas aller de l'avant, car si nous voulons aller de l'avant, nous devons être sur la même longueur d'onde. Je pense que l'éducation joue un rôle important. Parfois, nous travaillons avec des institutions, et pas n'importe lesquelles. Je pense que si vous ne savez pas que nous ne pouvons pas avancer dans la construction de cette, je suppose, politique ensemble, nous ne pouvons pas avancer dans la construction du CRT ensemble. Je pense donc que l'éducation joue un rôle important. Et je pense que nous avons beaucoup, beaucoup d'éducateurs dans la communauté indigène qui pourraient venir nous aider et nous assister. Ce n'est donc pas parce que les gens n'ont pas les connaissances et le bagage éducatif nécessaires pour venir aider nos institutions. Il est également de la responsabilité des institutions de dire que nous avons besoin de ce soutien, que nous avons besoin de cette aide. Comment pouvons-nous jouer un rôle dans ce domaine ? Le grand thème du week-end est bien sûr l'UNDRIP et l'UNDRIP parle très fort, je suppose, de la planification. C'est vrai. La planification et l'UNDRIP ont un rôle à jouer, mais nous devons aller plus loin et commencer à nous familiariser avec l'UNDRIP et le travail que nous devons accomplir en ce qui concerne les droits ancestraux et les droits issus de traités, leur lien avec la terre et la manière dont ces relations sont établies par le biais de l'UNDRIP. Je pense que nous devons commencer à prêter attention à certains éléments importants qui seront présentés par la Commission Vérité et Réconciliation, mais nous avons besoin que les Canadiens non autochtones nous soutiennent, qu'ils soient nos alliés et qu'ils progressent sur ces sujets et comprennent vraiment, par exemple, des choses telles que nos protocoles. Nous sommes donc tous dans le même bateau. Nous avons suffisamment entendu dire que nous traitions tous bien les gens. Nous sommes tous des Canadiens. Et je pense que nous avons besoin du soutien de tous les Canadiens. Et pour aller de l'avant, qu'il s'agisse de la politique, de l'UNDRIP ou de tout autre sujet, nous avons besoin de ce soutien. Je vous remercie de votre attention.

 

Hunter Cardinal [00:33:54] Absolument, c'est ce que j'entends dire, c'est qu'il faut vraiment être conscient de ces documents fondamentaux.

 

Tonii Lerat [00:34:00] Absolument.

 

Lorna Crowshoe [00:34:01] Oui, si vous les comptez comme les pensionnats ont été sur notre écran radar. Et nous devons comprendre que j'ai été dans ma communauté, surtout le week-end, et que j'ai parlé à des gens de ma communauté. Nous avons ces cérémonies de printemps auxquelles nous assistons et tout le monde, dans ma communauté et dans la communauté noire, se sent traumatisé en ce moment. Ainsi, lorsque les gens se sentent traumatisés, ils se sentent quelque peu désespérés. Nous devons donc permettre à l'espoir de revenir, de faire partie de notre réalité et d'être sur notre écran radar, car les indigènes veulent aller de l'avant d'une manière ou d'une autre. Mais pour une raison ou une autre, nous sommes parfois freinés. Nous devons donc garder l'espoir de pouvoir continuer à avancer sur tous ces sujets, qu'il s'agisse de la Commission Vérité et Réconciliation ou de l'élaboration des politiques autochtones, qu'il s'agisse de questions contemporaines ou historiques. Nous devons trouver un moyen d'aller de l'avant. Et je pense que l'éducation va nous aider à aller dans cette direction.

 

Hunter Cardinal [00:35:09] Je vous remercie aussi beaucoup d'avoir appris Eladia dans votre travail. Vous croisez des choses assez passionnantes : la terre, les problèmes structurels, la résolution de problèmes structurels et, vous savez, les façons indigènes et non indigènes de savoir et d'être. Je suis donc très curieuse de savoir comment vous avez découvert que les savoirs indigènes et non indigènes existent et peuvent travailler ensemble. Parce que pour moi, mon voyage d'élévation et de continuité est exclusif et je ne les ai jamais vraiment vus comme potentiellement complémentaires, mais comme deux façons tout aussi valables de voir le monde.

 

Eladia Smoke [00:35:55] J'ai demandé à l'une de nos je suppose que nous devrions probablement l'appeler une aînée maintenant parce qu'elle est une architecte à la retraite, la toute première architecte du patrimoine de la première nation ou architecte du patrimoine autochtone à avoir exercé et obtenu une licence au Canada. Elle s'appelle Harriet Burdette Moulton. Nous sommes très peu nombreux. Nous avons besoin de plus de gens. Donc, si quelqu'un sur la liste des participants a une jeune personne, surtout s'il s'agit d'une femme qui envisage un choix de carrière, je plaiderai en faveur de l'architecture et de l'industrie du bâtiment en général, car nous avons besoin de plus de personnes. Je suis donc ravie de rencontrer Tonii, par exemple, parce que j'aime voir nos jeunes se lancer dans la profession et je suis ravie de voir Naomi travailler dans le domaine de l'aménagement paysager. Nous avons désespérément besoin de plus d'architectes paysagistes ayant cette perspective autochtone. Soyez donc les bienvenus. Nous devons rester en contact. Nous vivons une époque passionnante où nos concitoyens commencent à être représentés dans les professions liées à l'aménagement de l'espace et à la préservation des lieux. Harriet Moulton m'a dit que la chose la plus importante à propos de l'architecture indigène et des avantages à tirer de l'intégration des perspectives indigènes et de la construction d'espaces est le bien-être. Je pense que cela est lié au fait que le Canada et l'ensemble des Canadiens se sont battus. Même les peuples autochtones se sont battus sans nos enseignements ancestraux. Ces enseignements sont fondés sur un lien, un lien profond avec la terre. Et nous avons fait de notre mieux pour créer de beaux endroits sans bénéficier de millénaires de connaissances qui ont été soigneusement, soigneusement construites et portées, avec tant de dévouement et de soin, par nos porteurs de connaissances à travers d'incroyables épreuves. Les camps de la mort que nous appelons les pensionnats, qui ont volé nos enfants et traumatisé des générations entières pendant cent cinquante ans, n'ont été fermés qu'au cours des 30 ou 40 dernières années. Vous savez, ces lieux nous ont tant volé, et pas seulement les peuples indigènes. Ils ont volé les Canadiens en général. Car je pense que si vous êtes né dans ces territoires, cela fait partie de votre identité. Cela fait partie de votre droit de naissance. Vous avez le droit de savoir ce que les peuples autochtones ont à partager. Ce que nous avons constaté, c'est que lorsque nous intégrons les perspectives autochtones dans les espaces, nous obtenons une grande richesse de compréhension qui se manifeste et crée des lieux qui permettent la diversité, l'accessibilité, l'adhésion à nos protocoles, la reconnexion aux systèmes de vie qui nous soutiennent, la reconnexion les uns avec les autres. Ce concept d'indinawe maaganidog, de toutes nos relations, est si puissant. La déconnexion que nous ressentons dans de nombreux espaces construits provient d'une sublimation complète des systèmes de croyance fondamentaux qui ont vu le jour dans nos territoires. Le moyen de les retrouver est donc de parler avec les peuples autochtones, de les écouter et de mettre en œuvre ce qu'ils nous disent. Je pense que nous pourrions tous en bénéficier. Les espaces que nous créerons seront régénérateurs, ils deviendront agréables et ils auront cette identité que le Canada ne cesse de rechercher, cette identité fondamentale qui est la nôtre, parce que les types d'enseignements que nous entendons de la part de nos aînés et des porteurs de savoir, de tous les clients avec lesquels j'ai travaillé, sont vrais. Ils sonnent vrai parce qu'ils viennent d'un lieu de compréhension et de connexion à la terre, et c'est quelque chose que nous partageons tous. J'ai donc hâte d'en voir davantage. Nous avons collaboré avec des architectes pour y parvenir, et j'espère vraiment que les jeunes qui entrent dans la profession poursuivront cet excellent travail, car nous devons être plus nombreux à le faire. Je crois que je peux compter sur les doigts d'une main les femmes autochtones qui pratiquent l'architecture dans ma profession. Elles sont très nombreuses, mais nous ne sommes pas assez nombreuses.

 

Hunter Cardinal [00:40:35] C'est très excitant. Et je pense qu'une chose est très importante : lorsque vous engagez des indigènes dans des perspectives et des modes de connaissance dans des projets comme ceux sur lesquels vous travaillez, il est très important de savoir à quel moment vous cherchez et mettez en œuvre cette rétroaction. Alors, vous savez quoi ? Lorsque vous participez à un projet, faites-vous participer les populations autochtones ? Je pense que c'est une question sur laquelle je suis curieux de connaître votre avis.

 

Eladia Smoke [00:41:03] Dès le début, lorsque vous imaginez ce que pourrait être ce projet, peut-être même avant que le financement ne soit confirmé, les municipalités doivent établir des liens avec les peuples autochtones et créer et renforcer ces relations réciproques. Pour que la prise de décision soit partagée en Inde dans les grands projets qui se déroulent sur nos territoires, c'est-à-dire dans l'ensemble du Canada. La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) m'a enthousiasmée lorsque j'ai appris qu'elle avait fait l'objet d'une loi, qu'elle avait été soutenue par une législation. Le Canada l'a adoptée il y a un certain temps, mais elle n'était pas soutenue par une législation. Aujourd'hui, c'est chose faite. Cela signifie donc que chaque projet nécessite un consentement libre, préalable et éclairé pour les décisions affectant notre territoire ancestral. Il s'agit donc bien de chaque projet. Et j'espère que tout le monde, le Canada, les nouveaux Canadiens, les peuples autochtones, bénéficiera des avantages incroyables de la redécouverte de cette dynamique dans le cadre de nos propres projets. Je pense que chaque projet a besoin de cette richesse de compréhension. Et c'est si facile à faire parce qu'il suffit de parler aux peuples indigènes, d'écouter ce qu'ils disent et de mettre en œuvre. C'est comme un suivi, vous savez.

 

Hunter Cardinal [00:42:28] C'est formidable. Merci beaucoup, Eladia. Naomi. Je suis vraiment curieuse de savoir, de votre point de vue d'étudiante et du travail que vous faites là-bas, ce que vous avez appris sur la construction des villes en ce qui concerne la réconciliation, l'écriture des relations avec les peuples indigènes ? Je crois savoir, comme vous l'avez mentionné plus tôt, que vous avez publié un livre intitulé Voices of the Land, et que vous avez récemment lancé 12 appels à l'action que votre école peut entreprendre pour faire avancer la conversation sur la réconciliation au sein d'un établissement d'enseignement.

 

Naomi Ratte [00:43:02] Yeah. So I guess personally, for me, with learning about city building, I’ve taken my time as a graduate student and to really learn more specifically about how how we connect with land in a good way. I think the way that I that I learned about landscape architecture was really from a European perspective. If I’m being if I’m being perfectly candid, which is not necessarily a bad thing, but I always felt that we were Indigenizing housing spaces rather than building them from an Indigenous perspective. And so I really struggled when I was really thinking about a career in landscape architecture because I was confused on where I fit within that. And I think a lot of what Eladia said I was also saying to you about representation, I didn’t see a lot of Indigenous architects. I knew Dave Thomas and Shaynne Thomas, his daughter. Those are the only two Indigenous architects that I knew, but I didn’t know any Indigenous landscape architects. Fortunately for me, now I’m more connected and I know of some amazing people. But I agree with Eladia. We need a lot more and I’m excited to keep building that capacity. But yeah. So in terms of my education, it’s really I’ve been exploring how do we connect with land in a good way. And so with my practicum journey, I’m a little bit of I’ll give you a tiny history about my community. So Peguis was originally at the mouth of the Red River. We were known as St Peter’s Reserve, and our reserves illegally surrendered to make room for Scottish settlers. And so then we were relocated to our present day Peguis. And Peguis was actually one of, or St Peter’s was actually one of the first agricultural communities. And so, when I knew this history my whole life growing up, my dad always told me, but I didn’t really understand how connected we were to the land. And so there is this huge disruption within our community, which is what really drove me to study it. And I am a practicum. And again, there’s some really great people in this profession that are doing some inspiring work. And so I see the positives. The city building talks and rewriting of how we city build from an Indigenous perspective happening all the time. So voices of the land. So, this was a publication that I released through the Indigenous Design and Planning Student Association in February of this year of 2021. And so it’s a collection. We’d like to describe it as a collection of stories. And so it has 16 Indigenous students who are currently enrolled in the faculty of architecture, which was a huge surprise in itself. When we had started the student association, we didn’t know how many indigenous students we had. And so to see 16 was so heartwarming and all of us gathered once a month. We shared if we had and it was just a great sharing time we would share if we were frustrated with something, we would talk about our projects. And then we talk about exciting initiatives that we wanted to do at our school. And so Voices of the Land again, it was a publication, had 16 students and we interviewed practitioner, so there’s four interviews at the end of the book that talk about just different perspectives and design, and Eladia was one of the fantastic practitioners that we that we were able to interview. And so the title of Voices of the land was actually inspired by this quote that we found in the executive summary of the TRC report. And so I’ll read it quickly. But it says, “I’m so filled with belief and hope because when I hear your voices at the table, I hear and know that the responsibilities of our ancestors are carried and are still being carried. Even through all of the struggles and even through all of what has been disrupted. We can still hear the voices of the land.” And so that was by an Annishnabec, elder Mary Delaray. And all four of the editors. We read that quote and I presented to them and I just really sat with us and we really felt that it just fit with the vision that we had. And carrying on has been disrupted and creating space for our voices to be heard. And then the 12 calls to action that you mentioned. So we’ve actually just released these calls to action this morning at 10:00 a.m. Winnipeg time. So they’re pretty fresh. So I’m grateful to be speaking about them. So myself and Reanna Merasty, who is a Woodland’s Cree architecture, she recently just graduated with her, actually with her architecture degree. So congratulations to her if she’s on this call. We were on a previous call before, so I don’t know if she was able to join, but she’s basically just finished her master’s of architecture degree. And so her and I, we’re finishing our our degrees soon and moving on to the work world. We really wanted to leave something behind at our school. Our school at the University of Manitoba has been has embraced us and our initiatives really well. They’ve responded and they’ve just supported us in any way that we’ve that we’ve asked. And so, again, we wanted to just release calls to action to leave behind so that we would be able just I guess maybe to describe the pathos. I think it’s a famous Senator, Mary Sinclair, describing a person it’s up to you to climb the mountain. So the 12 calls to action are noted in six different parts, which are summarized as recruitment, representation, advocacy. Pseudonymity and I’ll post a link in here to the official press release of the Calls to Action Report, but essentially this was just something that we put behind and we just said, OK, this is maybe what you can do to collaborate with and recognize indigenous students in their perspectives, but also reaching out to the community, bringing in new students. And, yeah, I’m excited to see how it has been received so far. We’ve had a lot of support just for this, and that’s kind of been my role in school and really training as an emerging designer. And I think Lorna was saying this earlier. But, you know, any land that we practice on in Canada or anywhere in North America is Indigenous lens. And so how we train designers to think about the land, I think is just equally as important. And something that is emerging and I think is emerging. Well, I think it’s there’s some really great people involved in these conversations, and I’m just happy to have a small part in that.

 

Hunter Cardinal [00:49:36] Oh, mon Dieu, c'est merveilleux. Merci beaucoup, Naomi. Nous arrivons à la fin du temps qui nous est imparti. Je vais donc m'adresser à Danilo, vous savez, d'après mes conversations avec les gardiens du savoir, les anciens et ainsi de suite, vous savez, lorsqu'ils parlent de leurs espoirs pour leurs descendants et leurs relations futures. Je l'ai toujours su depuis. Ils hésitent beaucoup à être directifs, à dire que nous devrions faire ceci, que vous devriez faire cela, que vous devriez investir dans le bitcoin, etc. Au lieu de cela, ils convergent vraiment. L'idée est qu'ils espèrent que ceux qui seront capables à l'avenir de vivre d'une manière plus autochtone, d'une vie plus autochtone, et de fournir les moyens à la génération suivante de faire la même chose. Je suis donc très intéressée par votre travail en tant que coordonnateur de l'engagement des étudiants autochtones pour les services d'ingénierie de l'UBC : de quelle manière espérez-vous que les étudiants puissent être plus autochtones tout en s'engageant dans le monde de l'ingénierie ? Et cela pourrait être à un niveau élevé ou quelque chose comme ça ? Vous savez, de petites choses intangibles, comme la démonétisation de leurs moyens de subsistance. Ils ne se concentrent donc pas vraiment sur ce point. Ils peuvent se concentrer sur d'autres choses. Mais oui, je suis curieux de savoir ce que vous en pensez.

 

Danilo Caron [00:51:00] Oui, j'ai l'impression de pouvoir parler de mon expérience en tant qu'étudiant en ingénierie récemment diplômé et aussi des étudiants indigènes que j'ai rencontrés, donc je peux aborder la question du point de vue d'un étudiant indigène parce qu'il n'y a pas beaucoup d'espace ou aucun espace dans la culture de l'ingénierie. Et je sais que cela va se rapporter quelque peu à la planification et à l'architecture également. Mais il n'y a pas beaucoup d'espace pour la culture et l'identité autochtones au sein de l'ingénierie. Les étudiants en génie autochtones sont vraiment sous-représentés. À l'UBC, nous essayons de soutenir nos étudiants actuels en créant un sentiment de culture afin qu'ils puissent apporter cette partie de leur identité avec eux. Mais cela a été très difficile au cours de l'année et demie écoulée, comme tout le monde peut en témoigner. Nous essayons également d'adapter notre système d'admission pour tenir compte des difficultés rencontrées par certains étudiants autochtones. L'autre élément, plus difficile et moins contrôlable, est d'attirer les étudiants autochtones vers l'ingénierie. Il en va de même pour la planification et l'architecture : comment inciter les étudiants potentiels à venir chez nous ? À l'UBC, nous avons un programme de sensibilisation qui touche plus de deux mille jeunes autochtones chaque année. Mais cela ne suffira pas à combler le fossé. Nous avons donc un défi à relever. Et si je peux m'arrêter un instant, je vais faire le lien avec l'aménagement urbain et la construction des villes, car ils sont liés. L'exemple que j'utilise est celui de la façon dont nous nous adaptons au changement climatique, vous savez, les urbanistes, les architectes et les ingénieurs. Nous devons tous atténuer les effets des changements climatiques et de l'élévation du niveau des mers et nous y adapter. Et, vous savez, cela exige des équipes multidisciplinaires qu'elles réimaginent nos espaces. L'intégration des modes de connaissance dans les cursus d'ingénierie est en bonne voie dans de nombreuses universités. J'ai constaté qu'il y avait un désir ou un besoin de créer une correspondance entre un concept du savoir occidental et son opposé dans le savoir indigène. Et je pense que c'est passer à côté de l'essentiel. L'exemple que je vais utiliser est la notion de relation à la terre. Cela a été mentionné aujourd'hui à plusieurs reprises et. Et le sentiment que... Sans vouloir créer un stéréotype pan-autochtone, c'est toujours ce qui est généralement tenu pour central dans une formation d'ingénieur, il n'y a pas vraiment d'espace ou de prise en compte de notre relation à la terre. On part plutôt du principe que nous aurons un contrôle total et que nous dominerons le paysage. Or, lorsque nous réimaginons nos côtes, par exemple, nous ferions bien de réfléchir au type de relation que nous favorisons et d'inclure les principes indigènes qui modifieront le type de questions que nous posons et, bien entendu, les approches que nous adoptons. Favoriser nos relations, c'est assumer une responsabilité à l'égard de toute la création passée et future, et c'est une responsabilité qui est fondée sur la réciprocité. Cela est basé sur la réciprocité, par opposition au fait de considérer la terre comme quelque chose que l'on construit et sur lequel on construit, ce qui n'est pas contraire, c'est contraire aux approches que nous adoptons à mon avis, en commençant par la relation à la terre qu'ont les communautés indigènes locales. Ensuite, nous abordons les problèmes avec humilité. Vous savez, il s'agit d'une approche qui, je pense, permet aux connaissances et aux visions du monde indigènes de compléter le savoir occidental. C'est un retour à la question initiale de savoir comment la pratique professionnelle peut permettre à nos étudiants d'être plus autochtones, en parlant de nos étudiants autochtones qui doivent traditionnellement laisser leur culture à la porte. Dans la pratique professionnelle, nous incluons la sagesse et la culture des communautés autochtones. Les espaces vont refléter ces valeurs et les futurs étudiants vont se reconnaître dans le paysage qui les entoure, dans l'urbanisme, dans les villes. C'est ce qui les incitera à participer à cette démarche évidente. Comme si nous avions besoin de plus de femmes architectes. Peut-être que ce n'est pas le cas : nous n'attirons pas nos concitoyens vers ces professions parce qu'ils ne s'y reconnaissent pas. Je pense donc que si nous pouvons intégrer les principes du savoir indigène dans nos villes, les étudiants seront naturellement attirés par ces professions parce qu'ils y verront certaines des valeurs de leur communauté. Et ils sauront qu'ils n'ont pas besoin de vérifier leur identité à la porte.

 

Hunter Cardinal [00:56:11] Merci beaucoup. Et c'est tellement puissant et absolument merveilleux et, vous savez, alors que nous terminons notre temps ensemble, je veux juste ouvrir cet espace. Nous avons quelques instants, puis je ferai une brève prière de clôture. Mais est-ce que quelqu'un voudrait partager ses dernières pensées, quelque chose que vous espérez que les gens qui nous écoutent, vous savez, emportent avec eux ? Nous ne sommes pas obligés d'entendre tout le monde. Donc, si vous êtes comme je l'ai dit, mon morceau, nous sommes prêts à partir. Oui, oui,

 

Lorna Crowshoe [00:56:44] Je voulais simplement vous remercier de nous avoir permis d'exprimer qui nous sommes en tant qu'Autochtones et ce que nous ressentons en termes de perspectives autochtones. J'espère que nous pourrons continuer à apporter nos points de vue autochtones à la table, car ce sont des points de vue très importants, surtout à l'heure actuelle, au moment où nous discutons de choses comme la vérité d'Ondrej et la réconciliation. J'espère que les gens comprendront que nous disons notre vérité lorsque nous venons à la table, mais que nous avons aussi besoin de quelqu'un qui écoute ces vérités. Je vous remercie donc pour cela. Et je suis toujours prêt à apprendre ce que j'ai appris de nos gardiens du savoir traditionnel. Et nous espérons partager ces informations avec d'autres. Je vous en remercie.

 

Hunter Cardinal [00:57:43] Génial. Hiy hiy. Incroyable. Eh bien, sur cette note, je vais dire quelques mots pour conclure d'une bonne manière. Conclure. Je tiens à remercier tous ceux qui, dans tout le pays, se sont joints à nous et ont passé du temps avec nous ce matin. Je tiens également à remercier tout particulièrement nos ancêtres, les membres de nos familles, nos proches qui nous ont rejoints et se sont assis avec nous aujourd'hui, ainsi que le créateur, et qui ont fait de ce lieu un endroit sûr, passionnant et chaleureux où nous pouvons partager nos pensées et nos cœurs et nous réunir dans cet esprit de paix, d'amitié et de compréhension qui est au cœur de nos relations en tant que peuples indigènes et non indigènes. Je tiens donc à les en remercier. Et je veux aussi renvoyer nos parents et ceux qui sont de l'autre côté chez eux et les remercier encore une fois d'avoir passé du temps avec nous. Hiy hiy. Kinanaskomitin. C'est formidable. OK, tout le monde, merci beaucoup. Je vous souhaite une merveilleuse journée. Je vous souhaite une bonne journée nationale des peuples autochtones et j'espère vous revoir bientôt.

 

Audience complète
Transcription de la salle de discussion

Note au lecteur : Les commentaires sur le chat ont été édités pour faciliter la lecture. Le texte n'a pas été modifié pour des raisons d'orthographe ou de grammaire. Pour toute question ou préoccupation, veuillez contacter events@canurb.org en mentionnant "Chat Comments" dans l'objet du message.

De l'Institut urbain du Canada : Vous trouverez les transcriptions et les enregistrements de la conférence d'aujourd'hui et de tous nos webinaires à l'adresse suivante : https://canurb.org/citytalk.

00:27:17 Institut urbain du Canada : Bienvenue ! Chers amis, veuillez changer vos paramètres de chat pour "tous les panélistes et participants" afin que tout le monde puisse voir vos commentaires.

Attendees: where are you tuning in from today?
00:27:31 Sarah Foulkes: Nanaimo!
00:27:36 David Godin: Hamilton
00:27:39 Victoria Dickenson: Montreal.
00:27:40 Melanie Yeung: Vancouver
00:27:42 Tara Slater: Edmonton
00:27:42 Bria Hamilton: Toronto
00:27:43 Desiree Geib: Toronto
00:27:43 Elise Ouellette: Winnipeg
00:27:43 Xenia Semeniuk: Kelowna
00:27:43 Gian Marco Visconti: Calgary
00:27:43 Therese Perucho: Brampton
00:27:44 Mike Dror: Toronto
00:27:44 Therese Zulinick: Kamloops
00:27:45 kristina driedger: Montreal
00:27:46 Susan Lightfoot: Vancouver
00:27:47 Christine Bachinsky: Regina, SK
00:27:48 Angela Kryhul: Toronto
00:27:49 SARAH TREMBLAY: Vancouver
00:27:49 Amanda Doyle: Edmonton
00:27:50 Jasmine Smith: Kelowna
00:27:50 Jacqueline Garcia: Sacramento, CA
00:27:51 Caroline Poole: Hello from Grand Bend, Ontario!
00:27:52 Melanie Coates: Toronto
00:27:55 Elizabeth MacLeod: Toronto
00:27:57 Abbey Myra: Halifax, Nova Scotia!
00:27:58 Jonathan Behnke: Vancouver!
00:27:59 Laurel Davies Snyder: stratford
00:28:01 Christina Cameron: Ottawa
00:28:04 Sara Poirier: Halifax
00:28:04 Ryan Leary: Kingston
00:28:06 Joanne Phoenix: Oakville, ON
00:28:08 Roberta Sager: Hello from Hamilton!
00:28:08 Jeny Mathews-Thusoo: Calgary
00:28:10 Natalie Bull: New Brunswick
00:28:11 Jessica Garcia Fritz: South Dakota, US
00:28:12 Heather Burpee: Vancouver
00:28:12 Joel Thomson: Coast Salish shared territory: West End, Vancouver, BC
00:28:14 Zishan Shah: Prince George
00:28:21 Sana(Zohreh) Karami: Hello from Iran
00:28:22 Leandro Santos: Greetings from Mississauga, ON
00:28:26 Tatjana Trebic: Toronto
00:28:28 Blaire Prima: Saskatoon, SK
00:28:30 Christine Bachinsky: Treaty 4 / Regina, SK
00:28:31 Alixa Lacerna: Winnipeg, MB
00:28:33 Mikaila Montgomery: Good morning from Squamish and Lil’wat Territory (Whistler)
00:28:34 Kiersten Vuorimaki: Unceded Algonquin Territory- Ottawa
00:29:08 Kris Nichols: Victoria, BC
00:29:10 Alexandru Taranu: Toronto
00:29:25 Nikolas Marsall-Moritz: Calgary, AB
00:29:28 Robert Plitt: Robert Plitt _ Mohkinstis – Calgary
00:29:30 Emily Herd: Treaty 6, Edmonton
00:29:40 Paul Mackey: Bonjour de la Ville de Québec
00:29:41 Melissa Stewart: Hello! I’m joining from unceded Musqueam / Squamish /Tsleil-Waututh territories (Vancouver).
00:29:46 Richard Milgrom: Treaty 1 / Winnipeg
00:29:46 Jamilla Mohamud: Tkaronto
00:29:48 Jonathan Lea: Hello from Mohkinstis on Treaty 7 land.
00:29:51 Steve Wirzba: Calgary, AB
00:29:51 Leanne Muir: Treaty 1 in Winnipeg
00:29:51 Michael Phair: Michael Phair from Edmonton
00:29:55 Carolina Jauregui: California, LA County, Tongva
00:29:56 Cindie LeBlanc: Greetings from Edmonton – Treaty 6 territory, as well as the home of members of the Métis Nation of Alberta (Zone 4 and Zone 2), Inuit, and non-status Indigenous peoples sharing this land.
00:29:56 Sarah Rankin: Good morning from Mohkinstsis, Treaty 7 territory
00:29:58 Dennis Jacobs: Ottawa
00:30:00 Lisa Landrum: Hello from Treaty 1 territory, original lands of Anishinaabeg, Cree, Oji-Cree, Dakota, and Dene peoples, and homeland of the Métis Nation (Winnipeg).
00:30:00 Elizabeth Cushing: Halifax – Mi’kma’ki
00:30:01 Baldwin Hum: Traditional and unceded territory of the Coast Salish peoples – Greater Vancouver
00:30:02 Abigail Slater (she/her): Tkaranto
00:30:02 Chun Chu: Toronto, covered by Treaty 13 and Williams Treaties
00:30:07 Annie Martin: Musqueam / Squamish /Tsleil-Waututh territories
00:30:09 Brian Eng: Treaty 13, Toronto
00:30:14 Ken Venner: Treaty 7, Calgary
00:30:15 Tegan Smith: Traditional territory of Squamish and Tseil-Waututh, North Vancouver, BC
00:30:16 Zoe Mager: Hello from Nogojiwanong (Peterborough) in Michi Saagiig Territory
00:30:19 LoriAnn Girvan: LoriAnn Girvan – bonjour de Gatineau, traditional unceded territory of the Algonquin-Anishnaabeg peoples
00:30:19 Candace Safonovs: hello from Toronto/ Tkaronto
00:30:21 Benjamin SMITH: Seattle, Washington, USA (Coast Salish land)
00:30:25 Amarpreet Guliani: Hello from Regina – Treaty 4 Territory and homeland of the Métis.
00:30:30 Jessica Garcia Fritz: Oceti Sakowin lands
00:30:32 Lorne Cappe: Toronto/Tkaronto
00:30:35 Dan Burton: Calgary
00:30:38 Therese Zulinick: Tk’emlups te Secwepemc
00:30:38 Canadian Urban Institute: Hunter is an actor and Indigenous myth-architect. He is Co-Founder and Director of Story at Naheyawin, an agency based in Edmonton, Alberta, that serves as a bridge between Indigenous and non-Indigenous peoples. In 2018, he was recognized by his community as Edmonton’s Best Actor and awarded a place in Edmonton’s esteemed Top 40 Under 40 class of 2018.
00:30:39 Bryce Henney: Detroit (Odawa)
00:30:43 Alyssa Magas: Grande Prairie, AB
00:30:44 Patrick Blaeser: Hi,joining from the stolen, traditional, ancestral and unceded territory of the xwməθkwəy̓əm (Musqueam), Skwxwú7mesh (Squamish) and Səl̓ílwətaʔ/Selilwitulh (Tsleil- Waututh) people.
00:30:58 Shawna Lewkowitz: Hello from territories of the Anishinabek, Haudenosaunee, Lenaapeewak, and Attawandaron people, also known as London, ON
00:31:01 Keisha St. Louis-McBurnie: Toronto/Tkaronto, as well
00:31:04 Sam Horton: Hello from Toronto/Haudenosaunee Nation
00:31:16 Mehedi Khan: Mehedi – Treaty 13, Tkaronto/Toronto
00:31:33 Danielle Lenarcic Biss: Hello all from Tkaronto (Toronto)!
00:31:36 Nathan Edelson: Hello from Vancouver, BC
00:31:41 brian Pincott: Hello from the traditional territory of the Treaty 1 Nations & the Homeland of the Métis. (Winnipeg)
00:31:46 Cameron Watts: Huron, Wendat, Anishnaabe, Haudenosaunee, Mississauga of the New Credit
00:31:48 Shaun Smakal: Morning, from the unneeded territories of the Musqueam / Squamish /Tsleil-Waututh people
00:32:07 Haven Rees: Hello from Treaty 6 Territory and Homeland of the Métis (Saskatoon)
00:32:26 Richard Campbell: Hi from the unceded and traditional territory of the xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh Úxwumixw (Squamish Nation) and Tsleil Waututh Coast Salish peoples.
00:32:34 Canadian Urban Institute: Welcome new joiners! Just a reminder to please change your chat settings to “all panelists and attendees” so everyone can see your comments.
00:32:50 Waverley Birch: Hello from Canmore, Treaty 7 territory of the Stoney Nakoda (Bearspaw, Chiniki, and Wesley), Blackfoot Confederacy (Kainai, Piikani, and Siksika), and Tsuut’ina Nations
00:33:16 Rutendo Madzima: Hello from the unceded ancestral lands of the Lheidli T’enneh
00:33:40 Janice Barry: Hello from Haldimand Tract / Kitchener-Waterloo, Ontario
00:34:12 Rowan Pratt: Hi from K’jipuktuk (so-called Halifax, NS)
00:34:35 Colleen O’Toole: Ahnee/Bozhoo!
00:35:21 Abigail Slater (she/her): Beautifuy
00:35:24 Annabel Vaughan: Joining in from Burnaby located on the ancestral and unceded homelands of the hən̓q̓əmin̓əm̓ and the Sḵwx̱wú7mesh speaking peoples
00:35:28 Abigail Slater (she/her): Beautiful!!
00:35:30 Matthew Barrigar: Treaty 3 Between the Lakes, Hamilton ON
00:35:34 Phil Rinn: Courtenay, BC on Vancouver Island (unceded traditional territory of the K’omoks First Nation)
00:37:42 Deirdre Pike: Joining from the land colonized as Hamilton, Ontario, traditionally Anishanabek, Haudenosaunee, and long-standing relationships w Mississaugas of the Credit, Six Nations of the Grand.
00:38:25 Deirdre Pike: Thank you so much for that powerful smudge and prayer, Hunter.
00:38:33 Therese Zulinick: thank you Hunter!
00:38:34 Danielle Lenarcic Biss: I really enjoyed and appreciated the digital smudging. Thank you, Hunter!
00:38:39 Fraser McLeod: What a beautiful and welcoming start!
00:38:43 David Godin: Thank you, Hunter.
00:38:45 Baldwin Hum: Thanks so much Hunter
00:38:48 Sana(Zohreh) Karami: Thanks Hunter
00:38:54 Mary W Rowe: joining from Syracuse NY, the ancestral territory of the Oneida, and home to the Onandaga First Nation.
00:39:06 Waverley Birch: Thank you Hunter!
00:39:25 Canadian Urban Institute: Eladia Smoke | KaaSheGaaBaaWeak, Principal Architect, Smoke Architecture, Master Lecturer at Laurentian University’s McEwen School of Architecture. Based in Hamilton, ON, Ms Smoke is Anishinaabekwe from Lac Seul First Nation | Obishikokaang, with family roots in Alderville First Nation, Winnipeg, and Toronto.
00:40:02 Deana Grinnell: Hello, thank you for the opening. I appreciate the opportunity to join from Vancouver, the unceded territory of the Coast Salish Peoples, including the territories of the xʷməθkwəy̓əm (Musqueam), Skwxwú7mesh (Squamish), and Səl̓ílwətaʔ/Selilwitulh (Tsleil-Waututh) Nations.
00:40:38 Canadian Urban Institute: Danilo Caron, EIT, and Indigenous Student Engagement Coordinator at UBC Engineering Student Services. Based in Vancouver, BC, Mr. Caron’s roots are from Sagamok Anishnawbek First Nation.
00:42:03 Canadian Urban Institute: Naomi Ratte, Landscape Architecture student, University of Manitoba, and co-editor of Voices of the Land: Indigenous Design and Planning from the Prairies. Based in Winnipeg, MB, Ms. Ratte is a member of Peguis First Nation.
00:43:55 Canadian Urban Institute: Lorna Crowshoe, Aboriginal Issues Strategist with the City of Calgary. Board member for the National Trust for Canada. Based in Calgary, AB, Ms. Crowshoe is from Piikani First Nation.
00:46:26 Canadian Urban Institute: Tonii Lerat, Community Planner with Urban Systems, and a Board Member, Canadian Institute of Planners. Based in Saskatoon, SK, Ms Lerat is Nehiyaw from Cowessess First Nation.
00:52:04 Rasika Acharya: Good Morning all, from Tsawwassen First Nation enjoying the various perspectives and work that the various panelists are sharing! thank you for the opening prayer
00:55:19 Ifeanyi Ossai: Thank you everyone. Nice being here to share knowledge. Great panelists.
00:59:59 Ken Venner: Maybe a good idea to defined ‘UNDRIP”?
01:01:12 Naomi Ratte: UNDRIP = United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples
01:01:26 Selena Zhang: The UN Declaration on the Rights of Indigenous Peoples https://www.un.org/development/desa/indigenouspeoples/declaration-on-the-rights-of-indigenous-peoples.html
01:02:02 Sandra Miller: Thank you Naomi & Selena
01:03:55 Selena Zhang: https://www.canadianarchitect.com/keyword/harriet-burdett-moulton/
01:06:21 Sandra Miller: https://metisarchitect.com/2017/03/06/conversations-harriet-burdett-moulton/
01:10:26 Matthew Barrigar: Chi miigwech, Eladia, for your words on settlers having the truths of Traditional knowledge as a birthright. Your words allowed me to see the difference between acknowledging and embracing Traditional truth versus cultural appropriation.
01:14:01 Kristina Seo: Voices of the Land https://umanitoba.ca/architecture/sites/architecture/files/2021-02/21-02-17-voices-of-the-land_final-for-digital-view.pdf
01:14:41 Naomi Ratte: https://news.umanitoba.ca/idpsa-calls-to-action/
01:15:26 Alixa Lacerna: Also on Instagram: https://www.instagram.com/p/CQYv5aCg9DA/
01:22:26 Baldwin Hum: Thanks Danilo for that framing of the continuity of our design endeavours in our world. I’ve always found the segregation of our disciplines somewhat arbitrary and problematic, and thinking of it as a continuum seems to be more useful. We were taught (at UBC) to always consider the context of our projects – it seems that radically expanding that context would be useful going forwards.
01:22:26 Canadian Urban Institute: Today’s session is co-Hosted by the Canadian Urban Institute, Canadian Institute of Planners, Canadian Society of Landscape Architects, Engineers Canada, National Trust for Canada, The Royal Architectural Institute of Canada, Urban Development Institute and Urban Land Institute.

Maintenez la conversation #CityTalk @canurb

Vous trouverez les transcriptions et les enregistrements de la séance d'aujourd'hui et de toutes les autres à l'adresse https://www.canurb.org/citytalk.
01:22:45 Abigail Slater (elle/il) : Un panel et un modérateur fantastiques. Nous avons beaucoup appris. Chi Miigwech.
01:23:06 Laurel Davies Snyder : Merci pour cette session très intéressante.
01:23:26 Autumn Garnham : Merci pour ce panel étonnant et significatif !
01:23:38 Gian Marco Visconti : Merci à tous d'avoir partagé vos idées et vos connaissances !
01:23:41 Baldwin Hum : Merci aux panélistes d'avoir pris la parole ce matin, et à Hunter d'avoir animé cette journée !
01:23:51 Sandra Miller : Merci à tous ceux qui ont partagé leur expérience et leurs connaissances - c'est merveilleux !
01:23:53 Meredith Plant : J'apprécie vraiment d'entendre et d'expérimenter les perspectives indigènes. Merci à tous !
01:23:57 Jeny Mathews-Thusoo : Merci pour cette excellente session !
01:24:08 Susan Speigel : MERCI À TOUS LES INDIENS.
01:24:10 Desiree Geib : Merci à tous d'avoir partagé vos connaissances et votre point de vue !
01:24:20 Banani Afsana : C'est vraiment une session extraordinaire.... merci encore
01:24:24 Vanessa Jukes Strutt : Merveilleuse session ! Merci à tous pour votre partage. Je suis reconnaissante d'avoir été présente aujourd'hui.
01:24:26 Sarah Foulkes : Merci beaucoup ! C'était excellent
01:24:26 Alina Chatterjee : Merci pour cette excellente session ! Des orientations très importantes pour l'avenir.
01:24:36 Susan Speigel : J'apprécie toutes vos idées.
01:24:48 Chun Chu : Merci à Hunter et aux panélistes
01:24:48 Kerry Girvan : Merci à vous tous pour cette excellente session !
01:24:50 Lauren Armeneau : Je me sens inspirée - merci !
01:24:54 Sam Horton : Merci à tous les panélistes et à Hunter qui a été un modérateur fantastique. Un panel si inspirant.
01:24:56 Kris Nichols : Merci pour tous vos points de vue, c'est très important de les entendre.
01:24:56 Dena Farsad : Merci à tous les intervenants. La discussion est très instructive
01:24:57 Rebecca Paton : Merci !
01:25:00 Heather Wheeliker : Merci de nous avoir fait part de votre point de vue ; j'apprécie ce que vous faites !
01:25:01 Mark Guslits : Merci à tous. Cela a été extrêmement instructif et informatif. J'ai beaucoup apprécié.
01:25:01 Deana Grinnell : Merci, une excellente session sur la Journée nationale des peuples autochtones.
01:25:01 Elizabeth MacLeod : Merci à tous !
01:25:02 Roberta Sager : Merci beaucoup ! J'apprécie l'idée de la signification ancestrale, la création d'un espace pour les étudiants autochtones afin qu'ils puissent voir leurs valeurs sous une forme construite, et les opportunités pour tous les Canadiens d'apprendre et de célébrer la richesse de notre culture commune ?
01:25:02 Brian Eng : Merci à tous !
01:25:02 Fraser McLeod : Merci !
01:25:03 Tanya LaBelle : Merci beaucoup.
01:25:03 Brian Rowland : Merci à tous
01:25:03 Karen Beiles : Session très informative et inspirante. Quel merveilleux groupe d'intervenants.
01:25:04 Ken Venner : Merci pour cette discussion !
01:25:04 Don Bell : Je suis très heureux d'entendre les intervenants partager leurs expériences et leurs points de vue,
01:25:05 kristina driedger : Merci !
01:25:06 Jenna Dutton : Merci !
01:25:06 Colleen O'Toole : Chi Miigwetch !
01:25:06 Amarpreet Guliani : Merci à tous pour cette merveilleuse session !