Animé par Catherine Craig-St-Louis, Rues principales, Responsable régionale pour l'IUC, Gatineau, QC. Panélistes : Josée Chiasson, Directrice de la mise en valeur des pôles économiques, Ville de Montréal, Dimitri Espérance, Membre fondateur, Collectif La DAL, Nakuset, Directrice, Foyer pour femmes autochtones de Montréal, et Violaine Ouellette, Directrice générale adjointe, Association des groupes de ressources techniques du Québec
CityTalk/Canada
COVID Signpost 100 jours : Pleins feux sur le Québec
5 Les clés
à retenir
Un tour d'horizon des idées, thèmes et citations les plus convaincants de cette conversation franche.
1. Les effets de la pandémie COVID-19 touchent chaque niveau des systèmes urbains au Québec.
À travers les espaces urbains au Québec, chaque système est fortement lié et la pandémie crée des effets partout dans les cités. Les services qui faisaient partie de la vie quotidienne sont aujourd'hui plus difficiles à accéder et à répondre aux demandes essentielles. Dans ses travaux dans le dépannage alimentaire à Montréal, Dimitri Espérance nous a expliqué que les services de distribution et les cuisines collectives font face à un manque de bénévoles malgré que les demandes urgentes augmentent encore. Pour répondre aux demandes des sans-abris, Nakuset faillait offrir des services dehors pour combattre les règlements de distance.
2. La pandémie intensifie les inégalités et vulnérabilités préexistantes.
En tant que demandes pour les services et réserves urgentes augmentent, nos capacités de les rencontrer diminuent. Il est donc évident qu'il existe plusieurs trous dans les fonctions urgentes qui servent à aider les populations les plus vulnérables à travers les cités. Par exemple, les règlements confinement chez soi intensifient la crise de logements qui éxistait déjà au Québec. Cela représente une des conclusions fondamentales du rapport COVID100 Signpost.
3. Les communautés ont démontré de résilience profonde et des efforts collectifs pour répondre aux demandes malgré les règlements de distance sociaux.
Comme Violaine Ouellette l'avait expliqué, depuis les premiers 100 jours de la pandémie, plusieurs communautés et individus qui ont créé des calendriers, des centres d'annonces et des ressources numériques pour partager à tous malgré les préparations physiques. Chez le Native Women's Shelter à Montréal, Nakuset offre des repas en plein-air pour respecter les règlements de distances et des postes de refroidissement pour s'adapter aux changements de climat. Le peuple québécois nous démontre la résilience face aux urgences et le pouvoir de l'innovation qu'importe les défis.
4. Il faut poursuivre des solutions longe-termes, non seulement les mesures d'urgences courtes-terms.
Violaine Ouellette nous a demandé, " on patche un peu à droite et à gauche, mais ça va être quoi la suite ? "C'est évident que les groupes vulnérables se sont devenus beaucoup plus vulnérabilisés, mains en tant que mesures d'urgences sont éliminées, ce phénomène est encore plus intensifié. De plus, les mesures d'urgences ne sont plus suffisantes. Les espaces fermés au public comme les arènes de hockey et les hôtels étaient utilisés pour distribuer des ressources essentielles ou offrir des abris urgents. Maintenant que ces espaces ouvrent encore au public, ceux qui ont besoin de ses espaces plus seront encore en risque de danger.
5. De la même façon, il faut préserver un sens d'urgence dans la poursuite de solutions innovant.
Selon Violaine Ouellette, cette pandémie complique les faiblesses des systèmes top-down et il va falloir penser à l'avenir pour établir des relations et liaisons à travers les centres urbains. En effet, cette idée de collaboration à travers les municipalités n'est pas exceptionnelle : la formation des liaisons régionales était une des conclusions pendant le COVID100 Pleins feux sur les prairies et le nord. Il va falloir reconsidérer nos anciens systèmes pour réinventer et réimaginer des espaces urbains plus accessibles, plus inclusives et plus avancées.
1. Les effets de la pandémie de COVID-19 ont été ressentis à tous les niveaux des systèmes urbains du Québec.
Dans les espaces urbains du Québec, tous les systèmes sont profondément interconnectés et la pandémie a fait des vagues dans tous les réseaux. Ces effets ont révélé à quel point des services autrefois considérés comme réguliers sont aujourd'hui infiniment plus rares. Dans son travail sur la sécurité alimentaire, Dimitri Espérance a expliqué comment les banques et les cuisines alimentaires ont été touchées par le manque de bénévoles et la montée en flèche de la demande de fournitures urgentes. Dans le secteur des sans-abri, Nakuset a dû répondre rapidement à la demande croissante de services d'urgence malgré les restrictions d'espace.
2. La pandémie a exacerbé les inégalités et les vulnérabilités préexistantes.
Alors que les demandes de services et de fournitures d'urgence augmentent, les capacités des personnes à répondre à ces demandes diminuent. C'est ainsi que se révèlent les lacunes existantes dans la manière dont les fonctions d'urgence dans les villes sont réellement en mesure d'aider les personnes les plus vulnérables. C'est l'une des conclusions fondamentales du rapport COVID100 Signpost.
3. Les communautés ont fait preuve d'une grande résilience et d'initiatives collectives pour répondre aux besoins de la population malgré l'éloignement physique.
Comme l'a expliqué Violaine Ouellette, de nombreuses communautés ont commencé à mettre en place des tableaux d'affichage, des calendriers et des ressources en ligne que tous peuvent partager. Au refuge pour femmes autochtones de Montréal, Nakuset a coordonné l'offre de repas en plein air pour tenir compte de l'éloignement social, et de stations de refroidissement pour s'adapter aux conditions météorologiques changeantes. Partout au Québec, les gens ont fait preuve d'une grande résilience et d'innovation, quelles que soient les contraintes.
4. Les mesures urgentes à court terme doivent se traduire par des solutions à long terme
Dimitri Espérance a souligné que les plus vulnérables le deviennent encore plus à mesure que les mesures d'urgence sont progressivement levées. Des espaces précédemment utilisés comme les arènes de hockey pour la distribution de ressources et les hôtels pour l'hébergement d'urgence, commencent maintenant à rouvrir à des fins commerciales, mettant en danger ceux qui avaient le plus besoin de ces espaces. Comme l'a souligné Nakuset, cette situation sera particulièrement dangereuse pour les sans-abri, dont la capacité à trouver des abris sûrs et des ressources - tout en étant physiquement éloignés - est limitée.
5. De même, nous devons conserver une attitude d'urgence dans la recherche de changements novateurs
Violaine Ouellette a révélé comment cette pandémie exacerbe les insuffisances de la gouvernance descendante et comment les urbanistes doivent désormais s'efforcer de favoriser les relations et les connexions entre les réseaux. En effet, cette suggestion n'est pas rare ; la collaboration municipale a été évoquée dans notre COVID100 Spotlight on the Prairies and the North. Le moment est venu de reconsidérer les systèmes du passé afin de réinventer et de réimaginer des espaces urbains de meilleure qualité, plus accessibles et plus inclusifs.