Combler le fossé entre les hommes et les femmes dans les zones urbaines du Canada après l'effondrement de l'URSS

L'esprit d'ouverture:

L'écart entre les hommes et les femmes dans les villes canadiennes après le COVID

Lisez l'abécédaire des conversations de CUI, qui donne un aperçu de ce que nous savons aujourd'hui sur le genre et le COVID dans les villes du Canada.

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5 Les clés
à retenir

Un tour d'horizon des idées, thèmes et citations les plus convaincants de cette conversation franche.

Les femmes sont des prestataires de soins : elles méritent d'être des bénéficiaires de soins

Covid-19 a révélé de nombreuses fissures dans les fondations de notre société, mais aucune n'est plus évidente que le fardeau que les femmes, et de manière disproportionnée les femmes noires, autochtones et de couleur, portent en tant que prestataires de soins dans leurs communautés, sans remboursement monétaire ni soutien structurel pour leur travail. Paulette Senior, présidente-directrice générale de la Fondation canadienne des femmes, souligne que l'économie des soins au Canada repose en grande partie sur le temps et le travail sous-évalué et souvent gratuit des femmes. Il est temps de réévaluer complètement l'importance sociétale et la valeur économique des soins. Les femmes qui assument ces rôles, officiellement ou non, doivent et méritent d'avoir accès à une compensation et à un soutien pour les soins qu'elles prodiguent.

Pour favoriser la prospérité, il faut penser petit

Alors que le gouvernement fédéral consacre des milliards d'euros à la reconstruction des structures et des infrastructures après la pandémie, il est possible de faire beaucoup plus que les structures elles-mêmes en réfléchissant à la destination de l'argent et à ses bénéficiaires. Les accords sur les avantages pour les communautés, tels que ceux que défend Rosemarie Powell au sein du Toronto Community Benefits Network, garantissent que l'argent investi dans les infrastructures reste dans les communautés voisines des projets et les enrichit. Mme Powell estime que "les gens doivent avoir la possibilité de participer à la construction de leurs propres communautés", et les accords sur les avantages pour les communautés permettent à leurs membres de jouer un rôle actif dans le processus de redressement local et national. Les efforts régionaux et communautaires visant à renforcer la participation des femmes à des projets de ce type ont un effet d'entraînement sur l'ensemble de la communauté. Lorsque les femmes prospèrent, tout le monde autour d'elles en fait autant.

L'"économie de la cupidité" est une invention. Changeons-la

L'économie du Canada et du monde en général est censée servir chacun d'entre nous et le fait qu'elle ne le fasse pas n'est pas une vérité inébranlable. Les barrières qui sont intégrées dans nos systèmes sont de plus en plus évidentes. Il est nécessaire de repenser la manière dont nous remodelons notre économie et les entrepreneurs sont les mieux placés pour le faire. La pandémie a donné aux entrepreneurs, et en particulier aux femmes entrepreneurs, une vision claire de ce qu'il faut faire pour changer la culture des entreprises. C'est l'occasion de "nous décoloniser et de remettre en question les règles que nous pensons avoir", déclare Vicki Saunders, fondatrice de SheEO. Les ressources financières, l'influence sociale et le pouvoir culturel peuvent tous être exercés par les personnes qui créent et contrôlent des entreprises afin de déterminer qui, dans nos communautés, a besoin d'aide ou de soutien et d'apporter ce soutien, sans sacrifier ce que cela signifie de faire de bonnes affaires.

Affronter le capitalisme toxique pour réorganiser la prospérité

L'économie canadienne compte environ un million de femmes indépendantes, dont la grande majorité sont les seules employées de leur entreprise ou dirigent des sociétés de moins de quatre personnes. Contrairement aux entrepreneurs masculins, de nombreuses femmes entrepreneurs créent leur propre entreprise par nécessité, parce qu'elles ont été traumatisées par l'environnement salarial classique, comme l'explique l'entrepreneuse Petra Kassin-Mutch, et qu'elles veulent changer le climat fondamental de l'entreprise plutôt que de le subir. Les femmes entrepreneurs passent souvent à travers les mailles du filet de l'aide, comme cela a été le cas pendant la pandémie. Ce qu'il faut, ce n'est pas plus de prêts et plus de dettes, mais des réseaux d'entraide, des centres d'innovation sexospécifiques et des incubateurs qui financent les innovations des personnes qui font des affaires en dehors du circuit habituel du capital-risque. Avec de tels soutiens, une redistribution équitable de la prospérité sera possible d'une manière que le capitalisme "normal" ne peut offrir.

Mesure du changement 

Les panélistes se sont accordés sur le fait qu'un retour en arrière n'est pas un plan d'action acceptable, à la fois parce que l'"ancienne normalité" n'a tout simplement pas servi tous les Canadiens et parce qu'il n'y a jamais eu d'occasion aussi claire d'examiner de manière critique, de démanteler et de reconstruire. Bien que ce processus doive en partie émaner du gouvernement fédéral, les communautés locales joueront un rôle énorme. Selon Joanne Vanderheyden, maire de Strathroy-Caradoc et présidente de la Fédération des comtés canadiens, les collectivités locales et les dirigeants qui s'attaquent aux crises auxquelles sont confrontés leurs citoyens "sont bien placés pour appliquer une perspective de genre à leur réponse, à la planification du rétablissement et à la prise de décision". En tant que niveau de gouvernement le plus proche des citoyens, les municipalités sont les mieux placées pour réaliser une étude intersectionnelle de la façon dont la pandémie a affecté les Canadiens et pour produire des données complètes sur le sujet.

Panel complet
Transcription

Note aux lecteurs : Cette session vidéo a été transcrite à l'aide d'un logiciel de transcription automatique. Une révision manuelle a été effectuée afin d'améliorer la lisibilité et la clarté. Les questions ou préoccupations concernant la transcription peuvent être adressées à events@canurb.org en indiquant "transcription" dans la ligne d'objet.

Kate Graham [00:00:53] OK, good morning, everyone, and thank you so much for taking the time to spend a bit of your morning or afternoon, depending on where you’re calling in. From with us at the Canadian Urban Institute today for what I know will be a thought provoking and important conversation ahead. My name is Kate and I am a part of the team at the Canadian Urban Institute. And I’m just delighted today to be your moderator filling in for our Mary Rowe usually leads these discussions, but delighted to be a part of the conversation that we have ahead. We always begin with a land acknowledgment, but of course today it feels especially important to stop and reflect on the land that we are privileged to occupy. I know that many of us are, we’ve got people calling in from all across the country, the lands of many indigenous peoples. I am joining you from the territory of the Anishnabeg, Haudenosaunee, Chippewa Lenai Lenape and Huron-Wendat peoples. And for all of us, we it is with sadness and a heavy heart that we reflect on not only the land where we sit, but also the tremendous amount of work that there is to do to address the colonial legacy of Canada and in particular the tragedies of the residential schools. So, it is in that spirit that we are gathered today. We are here to talk about the broader project of addressing systemic inequality and in particular thinking about the gender gap. And we have just a terrific panel here who I’ll introduce you to in just a moment. But first, just want to give a bit of context about where this conversation emerged. So, I know that many of us have been worried about the gender gap in Canada for a long time. We know that this existed long before the pandemic, but we also know that the pandemic has worsened it significantly. The World Economic Forum reports that the gender gap has grown by a generation over the last year to one hundred and thirty six years, which means that a baby born today will not live in a world with gender parity in their natural life. And I don’t know about you, but I find that totally unacceptable. And so a group of partners, including the Canadian Urban Institute, the Pay Equity Office of Ontario and generously supported by Libro Credit Union and our data partner and Vanness came together and said, let’s have some conversations not only about understanding what the gender gap looks like coming out of covid, but also what we can do about it. So, this conversation is just part of a day of reflection on these questions. We started by releasing a report, that I’m hoping we can, a colleague of mine can put into the chat and I’d encourage you to take a look. And it captures some of the less obvious gendered impacts of what we know about covid today, including things like people who identify as women, have experienced more sleepless nights or feel a greater sense of worry about their family members. They have more anxiety about the world opening up again. It includes some of those less obvious things we’ve seen over the last year, this conversation that you are here for. We are going to be unpacking this further. And we’ve got a terrific panel of experts who can speak to both those obvious and less obvious impacts about how the pandemic has widened our gender gap. And then if you wish to join us again at one o’clock, we’ve got to continue the conversation, although with different speakers and a different moderator to talk about solutions. We’ve got eight panelists, each of whom are going to present one big idea, a concrete policy solution, including things around reconciliation, transforming the workplace, and maternity leave, child care and a number of other solutions. So, it’ll be an important discussion to be here for as well. So, without any further ado, we will dive into the discussion. I know that many of you are already active in the chat. I would encourage you to be to say hello. First of all, let us know where you’re calling in from. But if you’ve got questions and thoughts throughout the discussion, please feel free to be an active part of the conversation. We’d love to hear from you. OK, so today, as I said, we’ve got just a terrific panel joining us and maybe it’s cheesy. I don’t know, maybe you can say hi when I introduce you, but we have Paulette Senior, who is the president and CEO of the Canadian Women’s Foundation. I know many of these faces are certainly not strangers to those of you who have followed city talks before. Rosemarie Powell, who is the executive director of the Toronto Community Benefits Network, Vicki Saunders, who is the founder of SheEO. Petra Kassin-Mutch who is an entrepreneur and she’s an author. And we are putting the full bios so you can read all about the impressive accomplishments of these women in the chat. And finally, Joanne Vanderheyden, who is the mayor of Strathroy-Caradoc and was recently elected as the president of the Federation of Canadian Counties. So, welcome to the panel and thank you to each of us, to each of you for being here. OK, so the first question is, is kind of the big one. And just as a heads up, maybe we’ll start with you, Paulette. But I would love to hear from the whole panel. I’d like to hear about what you observed over the last 15 months, about Covid and the gender impact. So we know that our experiences with Covid have been different, depending on who you are and where you live. But I’m interested in hearing some of the obvious, but also less obvious things that you’ve seen that will linger in Covids wake, that we need to be paying attention to. So let’s start with you Paulette, then we’ll go to you Vicki. What do you think?

 

Paulette Senior [00:06:18] Merci beaucoup Kate. Je suis heureuse d'être ici, heureuse d'être parmi ces incroyables femmes panélistes, et je me joins également à vous depuis l'église traditionnelle de la Première nation Googol de Mississauga, qui accueille les signataires de la nation Chippawa de Mississauga, alias Pickering. Je suis également heureux d'être ici en raison de la lutte et de la résistance de mes ancêtres qui nous ont permis de survivre jusqu'à aujourd'hui. Nous savons donc que les conséquences ont été particulièrement lourdes pour les femmes, notamment celles qui fournissent des services et des soins essentiels, et surtout pour les mères. En particulier celles qui travaillent en première ligne et les rôles qu'elles occupent dans les soins et la santé, notamment les mères célibataires. Nous savons également que toutes les charges liées au travail rémunéré, à la prise en charge des enfants, des personnes âgées et des êtres chers, ainsi qu'au maintien de la sécurité des autres, ont exercé une pression considérable sur la santé mentale des femmes et des mères. Et comme nous le savons, les obstacles sont plus complexes pour les mères et les aidants autochtones, noirs, racialisés et nouveaux arrivants. Les circonstances auxquelles elles sont confrontées ont été rendues encore plus difficiles par des problèmes politiques tels que l'absence de congés de maladie payés, dont nous avons beaucoup entendu parler au cours des six derniers mois ou plus, et la faible rémunération des travailleurs essentiels qui veillent à la sécurité du reste d'entre nous. En mai dernier, une fondation pour les femmes a mené une enquête qui a révélé que près de 4 à 6 %, c'est-à-dire près de la moitié des mères et des soignants interrogés, atteignaient leur point de rupture. Tout cela s'explique, je pense, par le fait que les soins, rémunérés ou non, sont traditionnellement considérés comme un travail de femme et sont donc sous-évalués. Les conséquences dévastatrices que nous observons aujourd'hui montrent clairement que nous devons changer fondamentalement notre approche de l'économie des soins au Canada. Un autre point essentiel que je me dois de souligner est que les restrictions sociales nécessaires à la pandémie augmentent le risque de violence pour ceux qui vivent dans des relations abusives ou malsaines. Les refuges qui protègent ces femmes nous ont dit que les conditions ont créé des situations qui ressemblent à une cocotte-minute à la maison, sans les soupapes de sécurité habituelles. Même avant la pandémie, il était difficile pour les personnes vivant dans des situations de violence ou d'insécurité de demander de l'aide. Aujourd'hui, les obstacles se sont multipliés. C'est pourquoi, l'année dernière, nous avons travaillé bénévolement avec une société de relations publiques pour créer un outil appelé "The Signal for Help". Je ne sais pas si vous l'avez vu, mais c'est un signal qui est devenu mondial et qui est utilisé dans différents pays du monde. Il s'agit d'un outil qui peut être utilisé dans une situation comme celle d'aujourd'hui, lorsque des personnes travaillent en ligne et qu'elles doivent être en mesure de demander de l'aide. Cela signifie qu'il faut trouver un moyen sûr de les contacter et de voir de quel type d'aide ils ont besoin. Ce sont là quelques-uns des éléments que je souhaitais partager avec vous pour la question d'ouverture. Je vous remercie de votre attention.

 

Kate Graham [00:09:54] Merci beaucoup, Vicki. Nous passerons ensuite à Rosemarie.

 

Vicki Saunders [00:09:58] Merci, Paulette. Je vous parle aujourd'hui du Traité 13 à Toronto. J'ai beaucoup de choses à dire. Il y a tellement de choses à faire. Je suis fondatrice d'une organisation et d'une communauté appelée SheEO, qui est sur le point de changer de nom, et qui est très enthousiaste à ce sujet. Nous avons une communauté extraordinaire dans cinq pays. Mais je parlerai plus particulièrement du Canada aujourd'hui, une communauté de femmes radicalement généreuses qui travaillent sur la liste des choses à faire dans le monde. Certains des principaux défis auxquels nous sommes confrontés et ce que j'ai vu pendant la Covid sont la permission de créer le monde dans lequel vous voulez vivre. C'est l'une des sortes de choses qui me font déjà penser à l'avenir. Mais il était tellement évident que toutes les choses qui ne fonctionnaient pas pendant le Covid étaient évidentes. Le défi est donc peut-être de savoir comment nous servons l'économie par rapport à l'économie qui est censée servir l'économie. Nous avons des entrepreneurs qui construisent les entreprises du futur et qui prêtent attention à beaucoup de ces barrières dans nos systèmes. Je vais donc aborder la question sous l'angle de ce que cela permet : vous êtes un entrepreneur. Tout dans ce monde est inventé. Nous pouvons le changer, si vous, si c'est intenable pour vous de gérer votre entreprise en ce moment avec tout ce qui se passe pendant le covid, les soins aux personnes âgées, les soins aux enfants, etc. Changez-les. Établissez vos propres règles : qui doit travailler huit heures par jour ? Ce n'est pas une chose comme si c'était une chose inventée. C'est vrai ? Je parle donc de tout cela du point de vue privilégié de ces entrepreneurs, mais aussi de cette communauté qui partage ses ressources. L'une des choses que nous avons constatées, c'est que nous avons pris les ressources, et j'entends par là les ressources financières, mais aussi notre influence, notre pouvoir, notre expertise et nos compétences, et que nous les avons mises à profit pour répondre au mieux aux besoins de notre communauté. Nous procédons donc régulièrement à un appel rouge, jaune, vert : qui a des problèmes ? Qui a besoin d'aide ? Comment pouvons-nous aider ? Et nous avons construit ce muscle. Le fait de se demander mutuellement de l'aide dans le monde virtuel nous a permis d'entrer plus facilement en contact avec les gens, de dire les choses à voix haute, j'ai besoin d'aide. Et pour ceux qui ont le temps et le soutien nécessaires, d'intervenir et d'aider ces personnes. Ainsi, dans notre communauté, aucune de nos entreprises n'a fait faillite cette année. Chacune d'entre elles a trouvé le soutien dont elle avait besoin pour obtenir des prêts-relais, pour obtenir le soutien nécessaire, quel qu'il soit, afin de poursuivre son travail de construction du nouveau monde. J'en parlerai un peu plus tard. Mais la véritable opportunité que j'ai perçue, ou que nous vivons actuellement, c'est la possibilité de nous décoloniser et d'interroger les règles que nous pensons avoir dans la société sur la manière dont nous devons fonctionner et les changer pour qu'elles fonctionnent mieux pour nous en tant qu'êtres humains au lieu d'être constamment au service de l'économie.

 

Kate Graham [00:12:46] D'accord, c'est probablement l'une des réflexions les plus positives sur le covidisme que j'aie jamais entendues. Merci beaucoup, Vicki. Rosemarie, puis nous passerons à vous, Petra.

 

Rosemarie Powell [00:12:55] Merci beaucoup, nous connaissons tous l'expression. Les derniers arrivés sont les premiers partis, et c'est le cas des groupes sous-représentés sur le lieu de travail depuis très longtemps. Et ce que nous constatons également, c'est que le secteur de la construction, qui est le domaine dans lequel nous essayons vraiment d'avoir un impact profond, est confronté à une situation similaire. Nous nous intéressons donc aux emplois et aux opportunités économiques auxquels les femmes devraient avoir accès et aux secteurs qui les laissent systématiquement de côté. Notre objectif est donc de faire en sorte que les personnes traditionnellement exclues du processus de planification et de prise de décision aient leur mot à dire dans l'élaboration de leurs communautés et de leur avenir. Trop souvent, nous constatons que les Noirs, les autochtones et les personnes racialisées sont ceux qui supportent le plus lourd fardeau lorsque des décisions sont prises en matière de planification et de développement. Nous savons que cela a des répercussions sur les femmes de ces communautés, sur les femmes en général et sur les personnes qui ne se conforment pas aux normes de genre. Elles vivent une expérience encore plus profonde que le processus de planification et de développement. Et nous avons vu cela se produire avant la pandémie. Ce n'est donc pas nouveau, mais la pandémie nous exaspère. C'est pourquoi nous avons conçu le processus de bénéfices pour la communauté comme un moyen de changer ce paradigme. Lorsque nous pensons à la planification, au développement et à l'industrie de la construction, il s'agit d'un processus, d'un système et d'une industrie qui, historiquement, ont été construits sur la base du patriarcat. Et notre travail ici, au Tronto Community Benefits Network. Et vous savez, la raison pour laquelle je suis si engagée et passionnée par tout cela, c'est que nous voulons que les femmes sachent que, quel que soit leur parcours, elles peuvent se frayer un chemin dans cette industrie et bénéficier de la prospérité économique qui découle des investissements que nous voyons nos gouvernements faire tous les jours dans une infrastructure. Alors que nous cherchons à sortir de cette situation, vous savez, à nous remettre de la crise, le gouvernement investit des milliards de dollars. Le gouvernement du Canada a un plan d'investissement dans les infrastructures de cent quatre-vingt-sept milliards de dollars. Comment s'assurer que ces infrastructures à travers notre pays, que les personnes sous-représentées dans l'industrie et en particulier les femmes, ont la possibilité de participer à la construction de leur pays, à la construction de leur quartier ? C'est pourquoi nous demandons, par le biais des avantages pour la collectivité, que l'industrie prenne des engagements en matière d'embauche équitable lors de la construction d'infrastructures. La raison pour laquelle nous nous concentrons sur l'industrie de la planification et du développement est sans aucun doute la lentille économique. Mais c'est important parce qu'il s'agit de l'argent de nos contribuables que nous utilisons. Le secteur de la construction représente plus de 14 % du PIB du Canada. C'est un secteur qui fait vivre plus de deux cent soixante mille entreprises. Pourtant, c'est un secteur que les femmes n'ont pas réussi à exploiter pleinement, et encore moins les femmes noires et brunes. Le rapport du Secrétariat à la construction de l'Ontario montre que seulement deux pour cent des femmes sont en mesure de participer à l'industrie de la construction. Et le problème que nous constatons, c'est que même avec ces deux pour cent de participation, même lorsqu'elles travaillent, elles ont beaucoup de mal à survivre et à s'épanouir. Certaines d'entre elles ne peuvent même pas continuer à cause des problèmes et des obstacles systémiques liés au genre qu'elles rencontrent sur leur lieu de travail. Notre travail consiste donc à examiner comment faire en sorte que, dans le cadre du processus de négociation des accords sur les avantages pour les communautés, nous fassions une place aux femmes pour qu'elles puissent participer à l'économie et à la construction de leurs communautés. Vous savez, c'est une période où nous pensons particulièrement à la construction. C'est un travail que nous ne sommes pas habitués à faire. Les femmes sont socialisées dès leur plus jeune âge, même par leur propre famille et leurs propres parents, à penser que ce n'est pas un secteur dans lequel elles peuvent envisager de faire carrière. C'est vrai ? Nous pensons que c'est un secteur difficile. Il s'agit souvent des premiers intervenants. Mais les femmes sont dures. Les femmes sont les gardiennes de nos communautés - quand on pense aux femmes noires et racialisées, elles sont souvent les mères et les gardiennes de leurs communautés. Elles méritent d'avoir des opportunités qui leur permettent de subvenir aux besoins de leurs familles et de construire leurs communautés. J'ai donc hâte d'en parler un peu plus et de réfléchir à la manière dont l'industrie de la construction et le secteur de la planification et du développement peuvent donner une voix plus forte aux femmes. Nous pouvons donner une voix plus forte aux femmes dans le processus de décision et de planification.

 

Kate Graham [00:18:58] Merci beaucoup, Rosemarie. Petra, qu'avez-vous observé au cours des 15 derniers mois à propos du genre et du covid et de l'écart entre les hommes et les femmes, peut-être les femmes ?

 

Petra Kassin-Mutch [00:19:08] OK, great, thanks. And I’m so delighted to be here as well and see so many people I’ve met in the past. So, apart from being a media entrepreneur, so I am an entrepreneur, but I exist in the grassroots micro entrepreneur space. So that’s where most of my perspective comes from. I see the women’s entrepreneurship space as a kind of like a layer cake and most of the attention is on the icing and everybody forgets about the fruits and nuts and the layers below. And that’s where I work. I teach entrepreneurship at Elizabeth Fry and I teach entrepreneurship to youth with mostly women with mental health challenges and work a lot in the grassroots women’s entrepreneurship support spaces. For example, with the Immigrant Women in Business, which has five hundred members started by Svetlana Ratnikova, but has never received any government funding, is not really an official institution, but does a lot for women entrepreneurs who are newcomers to Canada. And she’s based here in Toronto. So, that’s where I work at the bottom, at the bottom of the layer cake. So, my perspective is informed from that. I would say that what’s less obvious about the Covid recovery conversation is that women entrepreneurs are left out. In fact, even in this pandemic report, which was a precursor to this panel, there’s no mention of women entrepreneurs and they’re different than wage earning sisters. So, in the economy, we have eight point four million women in the economy. Only 15 percent of them are entrepreneurs. Of those 15 percent, which is about a million self-employed women and another hundred and eighteen thousand businesses, the vast majority are companies of one and a little further up the chain of about over 70, 80 percent are companies with less than four people or pay contractors that are equivalent to hiring one to four people. Most of them only make, on average, sixty eight thousand dollars a year gross, which is about the same as a social worker and a registered nurse. It’s about thirty four dollars an hour and it’s at the same time there’s like this narrative that women entrepreneurs, and I like to think about it this way, the left thinks women entrepreneurs are many male capitalists and the right think women entrepreneurs are many male capitalists and both are wrong. In fact, I would argue that women entrepreneurs and their sisters in the nonprofit sector who found nonprofits that are also small, similar statistics on both sides need to be seen as a whole thing because most women entrepreneurs, as Vicky pointed out, are actually trying to change the system, change business culture, change the way we do business, because most become entrepreneurs out of necessity, at least at the grassroots level, or they’re, they’ve had trauma in the mainstream waged environment in some way. They either, the glass ceiling is one, but sexual harassment, all kinds of stories that I hear that are the reason women become entrepreneurs at them for the most part. So, with that in mind, I want to just say that we have kind of overlooked the women entrepreneurs at the grassroots level in the she recovery and some studies have been done. So, the pandemic study, one by fifth wave, also shows that stress and mental health were big issues for women entrepreneurs, especially at the grassroots level, because they generate revenue to pay their bills, not to create wealth for shareholders. And business interruption when you’re a woman entrepreneur means no access to EI. You don’t have the same access to some of the support system because you are not kind of, you can’t sort of, often you don’t put yourself in that way. So a lot of them fell through the cracks, even though there were some great benefits. CEBA, for example, the Canadian emergency business benefit did not work for a lot of women entrepreneurs. It was changed and it was a little bit better. But still, eight hundred and eighty thousand businesses received access to the CEBA emergency business benefit. But I would no one has done a gender lens analysis on that to see whether or not how many women entrepreneurs actually received that funding. And I guess I would also say that the additional stresses around for women entrepreneurs that are the same as wage system, as their wage sisters are the fact that there is no safety net. They can lose their businesses that they’ve been trying to work on for a long time, lose traction. And I’ll just say one last thing. Another little known aspect is that bankruptcy laws in Canada and the way we do bankruptcy here are different than the United States and so on actually affects women more because we are women entrepreneurs are more likely to be undercapitalized. We squeeze by by a thread, not by a margin this big. And so we’re like really precarious in terms of making a dollar to pay our bills. And that’s misunderstood as well. And most of them use their own money or provide personal guarantees for business, for businesses, that they start a service business, whatever it is, and they’re more likely to have to declare bankruptcy or if they’re going for a consumer proposal. Anyone who’s been through that knows that it basically knocks you out of being eligible for any entrepreneurship support for the next seven years. So we actually, once a woman has to go, that women entrepreneur goes under, she is less likely to go back and be an entrepreneur and leverage her learning from the first round. Then, let’s say, women entrepreneurs in other jurisdictions. So I feel just a sum that up. Women entrepreneurs are a unique, different facet of the women in the economy world, and it’s really misunderstood. And I feel like we need to redraw the lines and include more of women entrepreneurship, specific concerns in any pandemic recovery work that we do.

 

Kate Graham [00:25:20] Très bien, merci beaucoup, Monsieur le Maire Vanderheyden. Désolé, Votre Honneur, je ne sais pas comment vous appeler maintenant. Président Vanderheyden.

 

Joanne Vanderheyden [00:25:32] Landworks.

 

Kate Graham [00:25:33] Vous avez un point de vue unique sur les communautés de tout le pays, qui ont été extrêmement actives au cours de l'année écoulée. Parlez-nous un peu de ce que vous avez observé.

 

Joanne Vanderheyden [00:25:42] Merci beaucoup. Et merci de m'avoir invitée à me joindre à vous. Je tiens à préciser que je me trouve sur un territoire visé par un traité et que je suis totalement reconnaissante à la génération qui m'a précédée. Les gens ont pris soin de cette terre avant que nous n'arrivions ici, je viens à vous avec la perspective d'une élue. Je m'adresse également à vous en tant que femme engagée dans le soutien à d'autres femmes. Et en tant que présidente de la FCM, nous représentons plus de deux mille municipalités d'un océan à l'autre. Voilà donc un peu d'où nous venons, d'où je viens. Et je peux vous dire que les disparités entre les sexes, les races et les économies sont amplifiées par la pandémie. Et les impacts les plus profonds sont absolument ressentis par ceux qui sont confrontés à de multiples formes de désavantages. Les femmes sont les plus vulnérables aux répercussions sociales et économiques de la pandémie. Les femmes subissent de plein fouet les effets négatifs de la pandémie. Même avant le covid-19, les femmes effectuaient trois fois plus de travail non rémunéré que les hommes. Depuis le début de la pandémie, la demande de travail de soins s'est intensifiée avec les enfants non scolarisés, les membres de la famille malades et les services de santé débordés. Je vais vous donner un exemple que j'ai entendu plus d'une fois de la part de membres de notre communauté : même l'accès au répit pour les soignants a été absolument inexistant parce que tout était fermé. L'accès aux médicaments est pratiquement impossible. C'est quelque chose dont ils ont besoin pour vivre. Et le prix est monté en flèche pour tout cela, tout cela. PPE. Nous venons de parler de l'EPI parce que nous en avons besoin, mais il y a des gens qui sont des soignants ayant des besoins médicaux importants, des soins qu'ils doivent fournir, et ils ne peuvent même pas obtenir l'EPI pour les choses qu'ils font au jour le jour. Ce ne sont là que des exemples de choses qui affectent les gens et auxquelles nous ne pensons même pas, car à moins que cela ne vous affecte, vous n'y pensez pas. C'est pourquoi il est très important pour nous de parler à d'autres femmes et d'organiser des événements comme celui-ci, qui nous permettent de découvrir les lacunes et les moyens de les combler. Je trouve donc formidable que vous ayez cette discussion. Les femmes ont tendance à gagner et à épargner moins, car elles occupent souvent des emplois à temps partiel ou des emplois dans le secteur informel, ce qui implique également un accès limité ou inexistant aux prestations de santé, aux congés de maladie et à d'autres protections sociales. Les femmes constituent également la majorité des ménages monoparentaux. De plus, à l'échelle mondiale, les femmes constituent la majorité des personnes âgées et les femmes âgées ont tendance à être confrontées à des revenus et des pensions de retraite plus faibles parce qu'elles consacrent une grande partie de leur temps à des activités de soins non rémunérées et peu rémunérées. En outre, elles n'accumulent pas de fonds dans nos régimes de retraite, comme le Régime de pensions du Canada. Il s'agit donc d'un phénomène cyclique et nous devons trouver un moyen d'y remédier. La nécessité de fournir des services publics locaux complets ne doit pas être ignorée et doit être valorisée lorsque nous établissons un cadre pour la reprise. Les emplois des femmes sont touchés de manière disproportionnée, car elles assument de plus grandes responsabilités à la maison. Les fermetures d'écoles ont eu un impact disproportionné sur les résultats scolaires des adolescentes qui assument davantage de tâches ménagères et de soins à la maison. Ce phénomène est encore amplifié dans les zones rurales où l'accès aux services est réduit. L'isolement et le haut débit sont horribles. Nous allons donc de l'avant à l'arrière. Nous devons nous en occuper. Nous devons vraiment nous assurer que nous avons des politiques et des procédures en place qui nous permettent d'entendre les gens et de savoir ce que nous pouvons faire pour aller de l'avant. Et la dernière chose que je voulais mentionner, c'est que toutes les conversations que j'ai eues avec des femmes à travers le Canada, à travers notre comté, à travers notre région, montrent qu'elles sont épuisées. Leur bien-être mental est tel qu'elles ne savent même plus quoi faire. Donc, encore une fois, il y a tellement de besoins et Covid les a parfaitement illustrés. Je vous remercie.

 

Kate Graham [00:29:34] Merci. Vous nous avez donné une image, je pense, solide de la façon dont la pandémie a eu un impact sur les hommes et les femmes, mais aussi de la façon dont elle a abordé ou approfondi d'autres inégalités. Nous avons parlé des entrepreneurs, des femmes dans le secteur de la construction. Nous avons parlé des communautés, des travailleurs de première ligne. Je me demande si nous pouvons maintenant changer de vitesse et parler des priorités sur lesquelles, selon vous, les décideurs devraient se concentrer de manière indépendante la semaine prochaine. Je pense que nous avons l'impression d'avoir presque terminé. Les gens sont tellement impatients d'en finir. Mais bien sûr, il s'est passé beaucoup de choses. Les gens s'en sortent cette année après avoir été isolés, après avoir subi des perturbations. Cette année a également été marquée par d'horribles tragédies. À Londres, nous avons connu un activisme, une phobie et une terreur horribles. Ces dernières semaines, il y a eu de terribles actes de racisme anti-Noirs. Et bien sûr, comme nous l'avons dit, nous continuons à être profondément attristés par l'histoire des pensionnats. Il s'est donc passé beaucoup de choses et les gens traversent cette période dans une situation très difficile. On a parfois l'impression qu'il y a trop de choses sur lesquelles se concentrer. Soi, si vous deviez donner un conseil aux décideurs, quelle devrait être la priorité dans notre réflexion sur la lutte contre les inégalités à l'issue de COVID et Rose-Marie, nous commencerons par vous. Je pense que vous avez accompli la tâche héroïque de changer de technologie dans ce panel. C'est le cauchemar de tout le monde de voir son Internet tomber en panne. Félicitations pour cela. Si vous avez entendu la question, commençons par vous, puis nous passerons peut-être à Vicky dans un ordre différent.

 

Rosemarie Powell [00:31:02] Vous savez ce que nous aimerions voir ? Ce que j'aimerais voir, c'est une reprise inclusive. C'est ce à quoi nous nous sommes attachés en 2020, en pleine pandémie, lorsque nous avons constaté que le gouvernement prévoyait de dépenser de l'argent en infrastructures, l'argent de nos contribuables, pour se remettre de la grippe aviaire, et qu'il cherchait des projets prêts à être mis en œuvre. Ce que nous voulions faire, c'est nous assurer que le gouvernement réfléchit à la manière dont ces fonds peuvent être utilisés de façon à ce qu'ils aient des retombées multiples. Nous ne nous demandons pas, vous savez, comment nous assurer que les talents de nos communautés locales sont pris en compte. C'est pourquoi nous voulons que le processus de passation des marchés publics soit assorti d'une politique qui garantisse que des accords sur les avantages pour les communautés seront exigés. Nous avons mené une campagne dans tout le Canada et nous avons obtenu le soutien de plus d'un millier d'organisations et de personnes en faveur de notre concept d'accord sur les avantages pour les communautés. Nous avons également mené de nombreuses actions de plaidoyer à tous les niveaux du gouvernement auprès de nos représentants élus. Tout récemment, le gouvernement a confirmé que les projets de transport en commun de la ligne Ontario et de l'extension d'Eglinton vers l'est et vers l'ouest, qui représentent une contribution de 12 milliards de dollars, doivent faire l'objet d'un accord sur les avantages pour la communauté. Pour la communauté, il s'agit d'une victoire incroyable, car cela signifie que les personnes qui n'ont pas eu l'occasion de participer à ces projets peuvent désormais le faire. Nous voyons que les avantages pour la communauté fonctionnent. Nous avons un engagement de dix pour cent, par exemple, sur le projet Eglinton crosstown et plus de 400 personnes ont obtenu un emploi sur le projet, dont beaucoup ont malheureusement perdu leur chance pendant la pandémie, mais la construction a été maintenue en tant que service essentiel. Cela signifie donc qu'il s'agit de bonnes opportunités et que les gens doivent avoir la possibilité de participer à la construction de leurs propres communautés. Les accords sur les avantages pour les communautés sont absolument la voie à suivre.

 

Kate Graham [00:33:31] C'est une très bonne idée. Je vous remercie. Oui. Si ce n'est pas une salle, c'est la partie où l'on se lève et où l'on applaudit cette idée. D'accord, Vicki. Et nous allons nous y mettre.

 

Vicki Saunders [00:33:42] Oui. Je suis tout à fait d'accord avec cette communauté. Tout OK, donc, beaucoup d'idées. Tout d'abord, il faut juste s'arrêter, comme si nous vivions un tel moment. Nous sommes, j'ai l'impression que nous sommes entre deux mondes. Nous savons ce qui s'est passé dans le passé. Nous savons ce que nos systèmes et nos structures ont. Ils ont mis à nu toutes ces inégalités. Les gens utilisent des systèmes et des phrases qui n'existaient pas avant les barrières systémiques de Covid. Je veux dire, les personnes présentes dans ce panel. Oui. Mais en général, je n'arrive pas à croire que tant de gens sont maintenant informés des barrières qui existent, que tant de gens commencent vraiment à reconnaître les défis auxquels nous sommes confrontés et la façon dont ils sont enracinés dans nos systèmes. Si nos systèmes ne changent pas, les résultats ne changeront pas. Il s'agit donc d'un enjeu majeur. Et je pense que nous vivons actuellement un moment important. Les taux d'intérêt sont pratiquement nuls à l'échelle mondiale. Il y a plus qu'assez d'argent disponible à des taux très intéressants, zéro pour cent, pour repenser ce que nous faisons dans le monde. Je pense que c'est le moment idéal pour ne pas se contenter de continuer à penser comme par le passé, mais pour se demander s'il y a assez d'argent pour créer le monde que l'on souhaite. Voulons-nous vraiment mettre les femmes sur un pied d'égalité ? Je pense que la plupart des systèmes en place doivent être repensés. Et pour cela, il faut se décoloniser. Pour moi, l'avenir ne ressemble pas vraiment au passé, où je vois tous les jours ces nouveaux concepts phénoménaux. Nous avons une entreprise de soins de santé à domicile, par exemple. Les gens peuvent donc comprendre qui veut fournir des soins de santé à domicile à prix coûtant. Imaginez quelque chose comme ça, et elle a créé une plateforme, 15 000 travailleurs de la santé sur cette plateforme, et c'est un exemple de ce qui est possible dans ce domaine de repenser les soins de santé. Une femme atteinte d'une lésion de la moelle épinière qui vit dans une réserve indigène. Il y a quelques semaines, à 9 heures du matin, un soignant lui a tendu la main et lui a dit qu'il fallait lui apporter de l'aide, à Cheny. La société s'appelle Got Care. Trois heures plus tard, à midi, une aide à domicile se trouvait chez elle. Il s'agit d'Indigène, qui vivait au coin de la rue, dans la réserve. Il s'agit d'un système de jumelage pour les personnes qui fournissent ces soins, des valeurs alignées près de chez vous et une petite marge en plus pour refaire les soins de santé. Elle travaille également avec les compagnies d'assurance pour résoudre tous les problèmes qu'elles n'arrivent pas à résoudre, en repensant radicalement les soins de santé. Une refonte radicale de ce à quoi peut ressembler le travail, des plateformes où les gens se disent : "Je peux travailler six heures par semaine, je suis très doué dans ce secteur. Je suis très doué dans ce secteur et c'est là que je veux aller, ainsi qu'un marché permettant aux gens d'entrer sur le marché du travail selon leurs propres conditions, en fonction de leur situation personnelle. Pour l'instant, il s'agit de repenser ce à quoi ressemble le travail plutôt que d'injecter des milliards de dollars dans les services de garde d'enfants, dont nous avons besoin. Nous devons également repenser le travail, car la façon dont nous avons évolué n'est saine pour aucun d'entre nous et génère tellement de stress que c'en est insensé. Pour moi, il s'agit donc de repenser ce que nous avons devant nous. Nous avons le temps de ne pas revenir en arrière et d'essayer d'améliorer l'écart de rémunération. Cent trente-six ans ou quelque chose comme ça, c'est de la folie, et il faut repenser tout ça. Je souhaite donc qu'un pourcentage des fonds soit consacré à jeter des spaghettis au mur pour essayer de créer un nouveau monde, et que l'on investisse de l'argent dans des expériences qui ont un certain succès, afin de repenser les choses. Nous avons plus de tout ce dont nous avons besoin, il faut juste le distribuer différemment.

 

Kate Graham [00:37:20] Vous obtenez de nombreux hochements de tête et Laurel dans le chat, et elle a également voté pour notre nouveau système. Vous voyez donc que tout le monde est d'accord pour dire que c'est ce qu'il faut faire maintenant, Paulette. Ensuite, nous passerons à Joanne.

 

Paulette Senior [00:37:33] Et puis je suis assise ici, tellement excitée parce que c'est une conversation tellement vitale et c'est un moment tellement important que nous ne pouvons pas laisser passer. C'est vrai ? C'est pourquoi la Fondation des femmes est gracieuse, mais nous sommes une organisation qui crée des marques pour instaurer l'égalité entre les sexes. Telle est notre mission. Et pour ce faire, nous devons, nous avons la possibilité de comprendre ce qui se passe dans les communautés d'un océan à l'autre, car nous finançons plus de vingt-cinq cents organisations pour leur accorder des subventions. Nous devons donc nous rendre dans ces organisations pour entendre ce qu'elles disent. Outre le fait que nous savons que la violence fondée sur le sexe, les femmes chefs d'entreprise, les sans-abri et la pauvreté sont des problèmes qui se sont aggravés, nous avons l'occasion d'apporter une contribution concrète à l'amélioration de la situation des femmes. Mais nous avons l'occasion de prendre des décisions différentes, de créer un monde différent, parce que, comme le dit Vicki, la normalité n'était pas bonne pour tout le monde. C'est vrai ? La possibilité de créer quelque chose de différent est donc monumentale. Et s'il y a quelque chose de positif dans une pandémie, c'est qu'elle nous donne l'occasion de nous asseoir, de faire une pause, de réfléchir. Il y a aussi le fait qu'avec tout ce que vous avez mentionné, ce qui se passe, ce que nous voyons maintenant, que nous avons le temps de voir, de George Floyd aux personnes disparues et assassinées, au racisme asiatique, tout ce que nous avons vu, nous ne pouvons plus l'ignorer. La possibilité que nous avons de faire quelque chose à ce sujet en donnant la priorité à nos décisions sur ce qui ne fonctionne pas est donc incroyable. Il s'agit donc de s'assurer que l'argent que nous avons durement gagné est utilisé dans ces domaines. Ainsi, je pourrais m'assurer que les organisations, par exemple, qui fournissent des soins et un soutien essentiels à la construction de communautés dans tout le pays ne soient pas financées comme si leurs projets étaient en cours. En revanche, elles bénéficient d'un financement qui leur permet, pendant des années, de planifier, de développer et de travailler avec la communauté, de renforcer la communauté et de s'occuper des personnes les plus durement touchées, non seulement par la pandémie, mais même avant la pandémie. Parce que nous pensons que ceux qui connaissent les problèmes les plus graves ont en fait les solutions eux-mêmes. L'une des choses que j'aimerais que l'on décide, c'est que nous puissions, en tant que fondation qui n'est autorisée qu'à financer des œuvres de bienfaisance, financer des organisations à but non lucratif parce que ces dernières, qui n'ont pas de numéro d'organisme de bienfaisance, font également un travail formidable dans les communautés à travers le Canada. Ainsi, par exemple, l'impossibilité de financer des organisations non caritatives crée un problème car ce sont généralement les organisations ou les communautés qui souffrent le plus qui créent des organisations non caritatives afin de répondre aux besoins urgents et émergents de leurs communautés. Ne pas pouvoir les financer signifie donc que nous passons à côté de tout un tas de bonnes choses qui pourraient être faites par la communauté, sinon nous continuerons à voir ce que nous avons vu. C'est donc important. Nous finançons également les entrepreneurs sociaux et aidons les femmes à développer leurs entreprises, parce que, comme Petra l'a dit plus tôt, cette fusion entre les organisations à but non lucratif et les entreprises à but lucratif est exactement ce à quoi ressemble la vie des femmes dans la réalité. Ce sont donc principalement des femmes qui gèrent les organisations à but non lucratif afin de pouvoir répondre aux problèmes sociaux de leur communauté. Certaines d'entre elles en ont fait une activité commerciale et d'autres ont créé des organisations caritatives et non lucratives à cette fin. Nous devons donc voir les choses dans leur ensemble et être en mesure d'apporter une réponse globale, et c'est ce que nous aimerions faire en tant que fondation féminine. L'approche fragmentaire n'est donc plus acceptable. Elle ne l'a jamais été. Nous devons donc avoir la possibilité de renforcer le secteur des femmes et la capacité de servir des communautés diverses et de le faire non seulement dans une optique de genre, mais aussi dans une optique de genre intersectionnelle.

 

Kate Graham [00:42:25] Très bien dit. Merci beaucoup. Joanne, quelles sont, selon vous, les plus grandes priorités qui en découlent ?

 

Joanne Vanderheyden [00:42:35] Oh, tant de réflexions aussi. Je vais en parler du point de vue d'un fonctionnaire. En tant que fonctionnaires, nous cherchons à rendre les communautés vivables et sûres pour tous. C'est vraiment ce que nous faisons. C'est ce que nous faisons chaque jour. Ainsi, les collectivités locales du monde entier ont travaillé d'arrache-pied pour assurer la sécurité des gens, en transformant des arènes en refuges pour les résidents vulnérables, en reportant les impôts fonciers, en maintenant des services vitaux, en fonctionnant bien pour les citoyens. Tout cela est nécessaire. Les collectivités locales l'ont fait en dépit d'une crise financière municipale sans précédent. Des recettes en chute libre, des coûts en hausse, l'impossibilité de faire des déficits. Lors de nos conversations avec les collectivités locales, il est rapidement apparu que les municipalités étaient confrontées à une véritable crise financière, qui mettait en péril la santé des Canadiens et notre reprise économique. Il s'agit en partie d'une question d'argent, car nous en avons besoin pour tout mettre en place au niveau local. Par exemple, nous avons constaté que la pandémie aggravait la crise du logement. Et ce, dans les grandes villes comme dans les petites. Mais il semble qu'à Edmonton, à Vancouver, les Canadiens qui n'ont pas de maison s'efforcent de trouver un abri sûr à l'ère de l'éloignement physique. Nous avons également constaté très tôt que la pandémie présentait des défis uniques pour les communautés rurales et leurs activités musicales, les travailleurs agricoles, les limites de la large bande, l'accès aux soins de santé, l'éducation dans le cadre du travail à distance. J'en ai parlé tout à l'heure. La FEMA a travaillé dur pour intégrer une perspective rurale dans notre COVID-19. La réponse à la pandémie a également montré à quel point nous pouvons tous être vulnérables en tant qu'individus, en tant que communautés et en tant que pays. Le retour au statu quo ne suffira pas. Le retour au statu quo ne sera tout simplement pas suffisant. Au fond, cela signifie construire un Canada plus inclusif où chaque Canadien et chaque communauté peuvent prendre part à l'avenir que nous construisons. Et toute discussion sur le rétablissement de l'inclusion doit inclure une discussion sur la façon dont ce pays peut s'attaquer au racisme systémique. C'est une discussion que la FCM et les dirigeants municipaux mènent. Dans les villes du monde entier, les gouvernements locaux tentent de comprendre et de répondre aux besoins de leurs citoyens en cette période de crise. Alors que de plus en plus de données sur les différents impacts de la crise émergent, les gouvernements municipaux sont bien placés pour appliquer une perspective de genre à leur réponse, à la planification de la reprise et à la prise de décision. Nous devons être présents à la table des négociations en tant que niveau de gouvernement le plus proche de ses citoyens. Les collectivités locales doivent également avoir l'obligation de le faire pour servir correctement les résidents, en particulier les plus vulnérables. Je vous remercie de votre attention.

 

Kate Graham [00:45:21] Merci. Et Petra, pour finir, quelles sont, selon vous, les priorités qui se dégagent de tout cela ? Et vous êtes en sourdine. Cela semble être un bon début.

 

Petra Kassin-Mutch [00:45:33] Voilà. Je les aime tous parce que j'ai adoré ce dont tout le monde a parlé. Alors oui, oui, oui, oui, oui. Et je voudrais dire à Paulette que j'adore le fait, l'idée de se débarrasser de cette catégorie fiscale, de réfléchir à qui est un entrepreneur et qui ne l'est pas, ce sont les femmes qui font des choses en dehors du système économique classique, qui créent leurs propres entreprises, qu'il s'agisse de coopératives ou de collectifs ou autres. C'est donc une chose que j'aimerais voir, une organisation qui octroie des subventions aux femmes entrepreneurs. Nous avons beaucoup d'organismes de prêt, mais franchement, nous n'avons pas tous besoin de plus de prêts. Nous avons suffisamment de dettes. Voilà pour ce qui est de la question. Et quand Joanne a dit que nous commencions à avoir des conversations, des conversations profondes sur la lutte contre le racisme partout, c'est très bien. Mais, vous savez, il n'y a pas si longtemps, parler de racisme à la table d'un conseil d'administration était une mauvaise chose. J'ai le sentiment que nous devons commencer à nous attaquer au capitalisme toxique. Je suis une femme d'affaires, mais je ne pense pas que nous puissions faire autre chose que ce que nous faisons actuellement, comme le disait Vicki. Et nous devons favoriser ces conversations. Nous devons les encourager. Il pourrait en être de même pour quelques idées politiques à ce sujet. J'aimerais beaucoup que le Canada crée un réseau de centres d'innovation pour les femmes. D'autres pays en ont. Il y en a dans ces États et en Europe, mais pas chez nous. En tant que gouvernement féministe, pourquoi ne pas créer des centres d'innovation, des incubateurs et des accélérateurs qui financeraient des innovations de processus comme celles dont parle Vicki, c'est-à-dire des personnes qui font des affaires différemment, en dehors du courant dominant du capital-risque, c'est-à-dire de la façon dont on crée une entreprise. Je pense que ce serait super cool. Je pense également que ce serait une excellente innovation, car j'ai l'impression que l'on ne peut pas obtenir l'égalité de manière durable ou l'équité sans s'attaquer sérieusement au capitalisme. Et l'une des façons dont je suggérerais de le faire, c'est que j'aimerais voir apparaître ce que l'on appelle un dividende citoyen, qui est différent de l'UBI. Il s'agit en quelque sorte de prendre les profits démesurés que les sociétés offshore et d'autres grandes sociétés réalisent au Canada, parce que nous créons tous un environnement commercial stable pour rendre cela possible. Nous les redistribuons aux Canadiens, comme nous l'avons fait avec les prestations COVID-19. Et voilà. Une fois par an, vous recevez une part des bénéfices réalisés par les cent premières entreprises du Canada. Et de cette façon, parce que c'est possible grâce à ce que nous sommes, à la culture et à l'environnement que nous conservons. Et enfin, je pense que ce sont là les principales idées d'une organisation qui octroie des subventions aux femmes entrepreneurs, en particulier aujourd'hui pour les aider à poursuivre leurs activités, car il faut trois à cinq ans pour construire quelque chose qui puisse vous soutenir et vous aider à payer vos factures, créer des centres d'innovation. Et cette idée d'un dividende citoyen, parce que si nous n'affrontons pas le capitalisme, nous n'aurons jamais d'équité durable où que ce soit.

 

Kate Graham [00:48:36] D'accord, merci. Merci à vous tous. Si j'ai bien compris, nous sentons bien que l'expérience a été très dure et très sexuée et racialisée. Nous savons que les personnes confrontées à des obstacles ont eu une année plus difficile. Mais j'entends aussi beaucoup d'espoir et d'optimisme sur le fait qu'il s'agit d'un moment où un changement transformateur est exceptionnellement possible. Et vous nous avez donné de nombreux exemples de ce à quoi cela peut ressembler. Nous en sommes à nos dix dernières minutes. Je me demande si nous pourrions faire un tour de table une fois de plus et si vous pourriez nous faire part d'une dernière réflexion sur ce à quoi ressemble le fait de mieux reconstruire. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, peut-être est-ce parce que j'ai eu un bébé pendant une pandémie. J'aime cette idée d'être un moment de transformation, mais je suis tellement fatiguée. Alors, peut-être pourriez-vous nous dire si c'est un moment où le changement est possible, à quoi ressemble pour vous le fait de reconstruire en mieux, ce qui est quoi et ce que nous pouvons faire pour y arriver ? Cette fois-ci, nous allons procéder dans un ordre différent. Commençons par Joanne, puis nous passerons à Petra.

 

Joanne Vanderheyden [00:49:39] Ce n'est pas une mince affaire que d'écrire quelques phrases. Je vous remercie.

 

Kate Graham [00:49:43] Un peu comme,

 

Joanne Vanderheyden [00:49:46] Vous savez, en particulier, nous devons réduire l'écart entre les sexes et créer un rétablissement plus inclusif. Au fur et à mesure que les communautés progressent, nous devons soutenir et financer des services visant à réduire la violence fondée sur le genre. Nous devons coordonner nos agents de police, les efforts des services sociaux, nos unités de santé, et nous devons devenir un partenariat et une équipe, et non des poches d'aide. C'est aussi ce que nous devons faire. Nous devons tous travailler ensemble en gardant à l'esprit l'intérêt supérieur de chacun, afin de garantir que les voix et les intérêts des femmes soient reflétés dans la prise de décision concernant la pandémie et autour de chaque table du conseil d'administration. Qu'il s'agisse de politique ou d'affaires. Nous devons être présentes, sinon nous ne pourrons pas faire valoir nos points de vue et la question de l'égalité des sexes ne se posera jamais. Nous devons également collecter et analyser des données ventilées par sexe, âge, race et autres facteurs de vulnérabilité pour étayer les politiques et les décisions en matière de services, de conception et de budget, car tout cela est indissociable. Et comment allons-nous atteindre la ligne d'arrivée si nous ne savons pas d'où nous partons ? Nous devons donc mettre cela en place. Et bien sûr, nous devons examiner les budgets et les services dans une optique d'égalité des sexes et d'inclusion car, une fois encore, nous ne pouvons pas nous contenter de faire les choses comme nous les avons toujours faites. Nous devons aller de l'avant et nous pouvons le faire. Je sais que nous pouvons le faire.

 

Kate Graham [00:50:58] Très bien. Petra et Rose-Marie.

 

Petra Kassin-Mutch [00:51:02] Oui, je pense que ce que j'aimerais voir ensuite, c'est passer de ces idées à des choses vraiment pratiques. Je pense vraiment que nous devons, dans l'année qui vient, avoir une stratégie pour mettre plus d'argent dans les mains des femmes entrepreneurs qui risquent de fermer leur entreprise, des entreprises qui servent les communautés, qui sont importantes pour les communautés, ce genre de choses. J'aimerais qu'un plus grand nombre de femmes entrepreneurs soient ajoutées au groupe de travail sur les femmes dans l'économie, qui va mener la conversation sur la manière de sortir de la pandémie, parce que nous avons besoin de plus de voix et de voix vraiment spécifiques à la table qui sont des femmes entrepreneurs ordinaires. D'une manière générale, je pense que nous devrions vraiment faire pression sur le gouvernement pour qu'il élargisse son action. Nous avons dépensé beaucoup d'argent pour le West Fund, qui est formidable et a fait beaucoup pour l'écosystème, mais il reste dans les limites de ce que nous pensons de l'esprit d'entreprise. Je pense que c'est l'occasion idéale pour nous de recadrer l'esprit d'entreprise, l'esprit d'entreprise de la prochaine génération et ce à quoi il ressemble. Et c'est ce que signifie pour moi "reconstruire en mieux", une occasion de recadrer cela et de donner aux femmes la permission d'inventer les nouveaux systèmes dont Ricky et d'autres ici parlent. Ne reconstruisons pas mieux. Reconstruisons les féministes, ce genre de choses. Et nous savons que féministe signifie meilleur pour tout le monde.

 

Kate Graham [00:52:26] Très bien, Rosemarie. Nous passerons ensuite à Vivki.

 

Rosemarie Powell [00:52:29] Merci. Ce que je veux voir, c'est la voix de la communauté à la table, très, très clairement. Et j'aimerais vous raconter une histoire édifiante qui explique pourquoi c'est important. Avant la pandémie, une communauté comme Jane et Finch, où nous avons vu nos jeunes Noirs se faire tuer dans les rues, et une femme qui a perdu son fils a fait campagne pendant un certain temps pour construire un centre communautaire et un centre de loisirs au sein de la communauté Jane Finch. Elle a remarqué l'opportunité que représentait la construction de la ligne de métro léger (LRT) et qu'il y avait des terrains disponibles. Ce qu'elle a fait, c'est qu'elle s'est mise en rapport avec la communauté. Elle s'est mise en rapport avec le Toronto and Community Benefits Network. Au cours du processus de négociation de l'accord sur les avantages pour la communauté avec Metrolink, elle a présenté son histoire passionnante à Metrolink et aux soumissionnaires du projet. Ils ont été inspirés et ont accepté de réserver un terrain à la communauté pour qu'elle puisse y construire un centre communautaire et un centre de loisirs. Si elle n'avait pas été là, si son histoire n'avait pas été centrée, ce genre d'opportunité n'aurait pas eu lieu. Malheureusement, pendant la pandémie, nous avons également appris que Metrolink avait l'intention de revenir sur son engagement de céder le terrain à la population. Et vous savez quoi ? La communauté s'est mobilisée et, grâce au processus de bénéfices communautaires, elle a pu entrer en contact avec Metrolink's et les décideurs, avec le gouvernement, le gouvernement provincial et le gouvernement municipal, pour faire pression et s'assurer que ses besoins et sa voix étaient pris en compte dans ce processus, et elle a gagné. La communauté a gagné. Metrolink rend ce terrain à la communauté par l'intermédiaire de la ville. La ville transfère le terrain à la communauté, qui le construira. Nous allons donc assister à une forme de justice réparatrice qui résulte du fait que la communauté est au centre, que les femmes qui ont construit ces communautés sont au centre de la prise de décision, du processus de planification et de prise de décision, un système qui, historiquement, n'a pas inclus la voix des Noirs, des indigènes, des personnes racialisées et des femmes.

 

Kate Graham [00:54:55] Wow, une histoire puissante. Merci beaucoup de nous l'avoir fait partager. Elle illustre parfaitement le sujet, Vicki. Et nous terminerons par cela.

 

Vicki Saunders [00:55:03] Oui, c'est une très belle communauté. Et je voudrais juste souligner une fois de plus que nous devons redéfinir ce que nous valorisons dans le monde. Nous vivons dans un monde où l'argent, l'argent, l'argent, l'avidité, l'avidité à tout prix, chaque modèle d'entreprise que nous avons, chaque structure que nous avons pour le financement crée plus d'inégalité. Ceux qui ont de l'argent en ont toujours plus chaque année. Nous l'avons vu lors de Covid et ceux qui n'en ont pas s'éloignent de plus en plus d'une vie durable. Il y a 400 ans, nous avons choisi Adam Smith lorsque nous étions à la croisée des chemins et nous avons dit que l'intérêt personnel était la voie à suivre. Ce choix a fait son temps. Il faut passer aux soins palliatifs. Merci beaucoup pour tout ce que vous avez fait. Quelle sera notre valeur à l'avenir si nous ne redéfinissons pas ce qui compte vraiment pour nous en tant qu'êtres humains ? Nous aurons cette conversation encore et encore jusqu'à ce que nous ayons disparu.

 

Kate Graham [00:55:57] D'accord. Merci beaucoup, Vicki et Paulette. Quel est l'impact de l'Académie sur vous ?

 

Paulette Senior [00:56:06] Rosemary Brown était l'une des huit féministes acharnées qui ont fondé la Fondation canadienne des femmes de feu la grande Rosemary Brown, la première femme noire à avoir été élue au parlement provincial. Elle a dit un jour que tant que nous n'aurons pas toutes réussi, aucune d'entre nous n'y croira. Et c'est quelque chose qui me semble important. Il s'agit de l'intersectionnalité. Il s'agit de ne laisser personne de côté. Et lorsque nous pensons à certaines des mesures annoncées dans le budget qui, soit dit en passant, ne sont pas le fruit d'une quelconque volonté politique, elles sont le fruit de la pression exercée par les femmes et les défenseurs pour obtenir un programme national de garde d'enfants, pour mettre fin au sans-abrisme, pour un programme national de logement, pour mettre fin à la violence fondée sur le genre. Il s'agit là d'un travail effectué depuis des décennies par de nombreuses personnes de droite. Mais nous sommes aujourd'hui au bord du précipice, à un point tel qu'il est impossible de le nier. Et même si les promesses ont été faites, nous devons nous assurer qu'elles se concrétisent. C'est à nous de faire en sorte qu'elles se concrétisent, qu'il s'agisse de travailler avec les provinces, de continuer à faire progresser les niveaux municipal ou fédéral, nous devons faire en sorte qu'un programme national de garde d'enfants soit mis en place depuis des décennies. Et nous savons que les femmes ne peuvent pas vraiment être libres de poursuivre leurs rêves et leur potentiel sans disposer de services de garde d'enfants dans ce pays. Nous devons mettre fin à la violence fondée sur le genre. Un plan d'action national est donc en cours d'élaboration pour mettre fin à la violence fondée sur le genre, et il se trouve que ce comité consultatif en fait partie. Nous travaillons dans ce sens. Ce sont des promesses qui n'ont pas encore été tenues. C'est donc à nous de jouer. C'est le moment où le mot "plaidoyer" est le plus approprié. Il n'y a pas de limite à l'action de plaidoyer. Il suffit de signaler que l'on défend une cause. C'est vrai ? Mais il est bon de plaider en tant qu'organisations caritatives, en tant qu'organisations à but non lucratif. C'est pour cela que nous devons faire pression. Faisons-le ensemble, car tant que nous n'y serons pas tous parvenus, aucun d'entre nous n'y parviendra.

 

Kate Graham [00:58:19] Parfait, parfait. Merci beaucoup, Paulette, et merci à chacun d'entre vous. Je vous suis très reconnaissante à tous pour le travail que vous faites, même avant la pandémie. L'année a été difficile et vous avez pris le temps d'être ici avec nous aujourd'hui. Nous vous sommes très reconnaissants. J'espère que nous pourrons poursuivre la discussion. Pour ceux d'entre vous qui sont intéressés, rejoignez-nous à 13 heures, heure de l'Est, où la conversation se poursuivra. Un modérateur différent, des panélistes différents. Il s'agit d'un panel très complet, avec huit orateurs, ce qui est presque difficile à gérer pour un panel. Chacun d'entre eux présentera une idée concrète et spécifique pour combler le fossé entre les hommes et les femmes et remédier à d'autres inégalités dont nous avons entendu parler aujourd'hui. Je tiens également à remercier nos sponsors. La Libro Credit Union a rendu cet événement possible. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous pouvons proposer ces discussions gratuitement. Nous publions le chat, la vidéo et les transcriptions en ligne, et nous constatons que beaucoup plus de personnes participent à un moment qui leur convient longtemps après l'événement. Tout cela est possible grâce au soutien de Libro. Je tiens à remercier la Commission pour l'équité salariale d'avoir dirigé ce travail. La commissaire sera l'un des intervenants qui parleront de l'équité salariale lors de notre table ronde à 13 heures. Je remercie donc une nouvelle fois les membres du panel et chacun d'entre vous d'avoir pris le temps d'être ici. Nous vous en sommes très reconnaissants. Nous vous invitons à poursuivre la discussion et nous vous retrouverons à 13 heures. Oh, j'ai oublié. J'ai oublié. Nous avons également un sondage. Nous aimerions savoir ce que vous avez pensé de cet événement, alors si vous pouviez prendre deux minutes avant de partir. Merci, Jamie. Je vois que je reçois des SMS me rappelant de le faire, et j'oublie toujours ce genre de détails. Je vous prie donc de prendre un moment pour le faire avant de conclure. Mais encore une fois, une fois que vous aurez terminé, merci beaucoup à nos orateurs. Merci à chacun d'entre nous, à chacun d'entre vous, d'être ici aujourd'hui. Nous vous donnons rendez-vous à 13 heures pour poursuivre la conversation. Je vous souhaite à tous une bonne continuation.

 

Petra Kassin-Mutch [01:00:07] Bonjour à tous.

 

Audience complète
Transcription de la salle de discussion

Note au lecteur : Les commentaires sur le chat ont été édités pour faciliter la lecture. Le texte n'a pas été modifié pour des raisons d'orthographe ou de grammaire. Pour toute question ou préoccupation, veuillez contacter events@canurb.org en mentionnant "Chat Comments" dans l'objet du message.

De l'Institut urbain du Canada : Vous trouverez les transcriptions et les enregistrements de la conférence d'aujourd'hui et de tous nos webinaires à l'adresse suivante : https://canurb.org/citytalk.

00:31:33 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: Good morning eeveryone!
00:31:46 Vicki Saunders (she/her): Hi everyone. Joining you today from Treaty13 on Turtle Island. You can connect with me here if you’d like https://www.linkedin.com/in/vsaunders/
00:32:03 Canadian Urban Institute: Welcome! Folks, please change your chat settings to “all panelists and attendees” so everyone can see your comments. Attendees: where are you tuning in from today?
00:32:12 Abigail Slater (she/her): Hello from Tkaranto! Treaty 13. Hello Petra and Vicki!
00:32:25 Vicki Saunders (she/her): Hi Abby!
00:32:31 Laurel Davies Snyder: Good morning from Stratford, ON.
00:33:20 Canadian Urban Institute: Today’s session is hosted jointly by the Canadian Urban Institute and the Pay Equity Commission of Ontario, and made possible by the generous support of Libro Credit Union and Advanis.
00:33:27 Sarah Kaplan: Greetings from Cape Cod, Massachusetts, the traditional lands of the Wmanoag and Nauset peoples.
00:33:35 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: You can find our magazine at www.liisbeth.com. You can connect with me at petra@eve-volution.com
00:33:47 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: @sarahK HELLO! Grea to see you here!
00:33:59 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: You too @abby!
00:34:30 Canadian Urban Institute: MIND THE GAP: The Post-COVID Gender Gap in Canada’s Cities: https://canurb.org/wp-content/uploads/Mind-The-Gap-CUI.pdf
00:35:48 Canadian Urban Institute: Connect with today’s panel: Petra Kassun-Mutch, News Media Entrepreneur @MsEveVolution Rosemarie Powell, Executive Director, Toronto Community Benefits Network @ros_powell https://www.linkedin.com/in/rosemariepowell/ Vicki Saunders, Founder, SheEO @vickis https://www.linkedin.com/in/vsaunders/ Paulette Senior, President and CEO, Canadian Women’s Foundation @PauletteSenior1 https://www.linkedin.com/in/paulette-senior-80b3365/ Joanne Vanderheyden, President, Federation of Canadian Municipalities & Mayor of the Municipality of Strathroy-Caradoc, Ontario @mayorjoannevdh https://www.linkedin.com/in/joanne-vanderheyden-3bb27240/
00:36:28 Rosemarie Powell: Great to be among everyone today! Looking forward to a robust conversation
00:36:50 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: PK on linked in https://www.linkedin.com/in/evevolution/
00:41:14 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: https://liisbeth.com/oecd-releases-report-on-entrepreneurship-policies-through-a-gender-lens/
00:41:34 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: https://liisbeth.com/the-feminist-recovery-strategy/
00:42:43 Laurel Davies Snyder: “Everything in this world is made up” – such a critical thing to realize. thank you Vicki Saunders.
00:49:04 Abigail Slater (she/her): @rosemarie it is so important to broaden the
participation of women and others in infrastructure and building community. Such an important perspective that must be included at decision making levels.
00:51:25 Laurel Davies Snyder: From my current role as a municipal planner, I see a need to have a new perspective before projects are even defined.
00:54:32 Vicki Saunders (she/her): totally agree laurel. we need to decondition ourselves and our thinking to create a world that benefits all vs find ways to level the playing field – we have a huge chance now to reimagine what we want the world to look like in the future given the fact that we now seeing the systemic barriers laid bare.
00:56:01 Vicki Saunders (she/her): thanks for the context Petra
00:56:42 Matthew from St. Catharines: Re: construction industry: I agree that women should be welcomed to work in construction; as a member of the city of St. Catharines Accessibility advisory committee I feel obligated to emphasize that Accessibility is of ongoing relevance in construction in terms of building accessibility into our built infrastructure…. Thanks from Matthew in St. Catharines Ontario. Shout out to the awesome Dr. Kate Graham 😀
00:59:35 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: You might all be interested this report released yesterday by Amoye Henry, founder of Pitch Better, on the current state of Black women entrepreneurs in Canada–https://drive.google.com/file/d/1A5cqnYOa3E0nyBWFec_6DDWUWaQOmq8N/view
01:00:32 Abigail Slater (she/her): Women live longer so this impact of lower pension and overall earnings as they age alone is amplified. Thank you Mayor.
01:03:59 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: The Pandemic Study for women entrepreneurs showed tht women surveyed felt the mental health impact will affect them for 3 years or more
01:07:26 Laurel Davies Snyder: I vote for a new system.
01:07:33 Laurel Davies Snyder: 🙂
01:10:56 Vicki Saunders (she/her): if you want to learn more about sheeo.world you can checkout our site. we are funding women working on the World’s To Do List – creating new solutions and approaches. We have 107 brilliant examples of next generation ideas led by women and non-binary folk, 60% of whom are indigenous, black and women of colour. We are getting capital and resources into those who have been put to the margins in the past…many of us, by not having been in the center, have unique lenses on how to create more equitable systems that work for all.
01:11:47 Vicki Saunders (she/her): we are so grateful for the work of the Canadian Women’s Foundation.
01:12:09 Vicki Saunders (she/her): this would be a great shift in our policies Paulette
01:15:26 Paulette Senior: Check out our Resetting Normal Papers https://canadianwomen.org/resetting-normal/
01:18:18 Vicki Saunders (she/her): buh bye – toxic capitalism.
01:18:53 Paulette Senior: At the Foundation we have an Investment Readiness Program (IRP) to support women’s and gender diverse social entrepreneur organizations initiatives. Check out our website: www.canadianwomen.org
01:19:48 Vicki Saunders (she/her): i would love to talk to you about the IRP Paulette. It would be great if you could work with orgs like ours to flow through to our Ventures so they each don’t have to apply individually
01:19:51 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: Let’s not just build back better….let’s build back FEMINIST!
01:20:30 Laurel Davies Snyder: Unfortunately, many municipal ec dev “strategies” support and reward traditional systems of capitalism. I am continuing to ask questions about this and propose alternatives wherever I work. To me, great opportunity for a town, village, etc. to create a place that supports this new system.
01:24:47 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: YES! @Rosemarie! Community folks at the table. We don’t often consult with community leaders and ordinary women entrepreneur who have policy smarts that institutional leaders may not have by virtue of on the ground lived experience
01:25:07 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: Nothing for us without us!
01:25:30 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto: Awesome story! The future looks like this….
01:25:49 Canadian Urban Institute: Today’s session is hosted jointly by the Canadian Urban Institute and the Pay Equity Commission of Ontario, and made possible by the generous support of Libro Credit Union and Advanis. Keep the conversation going #CityTalk @canurb You can find transcripts and recordings of today’s and all our sessions at https://www.canurb.org/citytalk
01:26:22 Canadian Urban Institute: Join us at 1:00pm ET for our next session “Big Ideas to Close Canada’s Urban Gender Gap”, where we will provide a summary of what advocates, experts and policy makers in Canada are currently doing to improve the wellbeing of women and girls – and showcase efforts emerging out of COVID towards achieving gender equity. Register here: https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_GYiKLKutTlCdK8hBccNwEw
01:26:30 Laurel Davies Snyder: Thank you for this. Inspiring. Can we have a follow-up discussion to this in a few months?
01:27:40 Vicki Saunders (she/her): If you have come here to help me, you are wasting your time. But if you have come because your liberation is bound up with mine, then let us work together. This quote has served as a motto for many activist groups in Australia and elsewhere.

Lilla Watson - Wikipédia
01:28:02 Sarah Kaplan : Fantastique discussion ! Je suis ravie de vous voir à l'écran. "Féministe signifie que c'est mieux pour tout le monde". "Redéfinir ce que nous valorisons. "Créer des histoires. "Ne laisser personne de côté.
01:28:07 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto : https://liisbeth.com/creative-power-sex-gender-based-innovation/
01:28:57 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto : La garde d'enfants aidera les femmes chefs d'entreprise, mais nous devons nous assurer que nous élaborons une méthode de mise en œuvre qui répond à leurs besoins (week-ends, nuits).
01:29:26 Abigail Slater (elle/il) : Nous ne devons pas avoir peur d'essayer de nouvelles
l'accueil des enfants. Si certaines ne fonctionnent pas, il faut en essayer d'autres.
01:29:40 Vicki Saunders (elle) : Merci à tous.
01:29:45 Vicki Saunders (elle/il) : merci Kate !
01:30:00 Abigail Slater (elle/il) : Superbe panel, merci à tous.
01:30:13 pk mutch (elle/elle) Tkaronto : Merci BEAUCOUP CUI et tout le monde ! C'était génial de parler de ces choses-là ! Continuons à démanteler les systèmes.
01:30:17 pk mutch (she/her/elle) Tkaronto : Et construisons-en de nouveaux !
01:30:41 Abigail Slater (elle) : Oui !!!
01:30:46 pk mutch (elle/elle) Tkaronto : OH ! Les fondatrices se paient moins que les fondateurs. L'écart de rémunération entre les hommes et les femmes est de 27 %.
01:30:59 kristina driedger : merci !!!